Greffier, un compromis pour participer à la justice sans prendre les décisions

Chamsane Assani se passionne pour le droit et envisage de devenir juge.
A l'occasion de la journée internationale des droits des femme célébrée le 8 mars, nous avons choisi de faire le portrait de femmes mahoraises et leur métier. Avec Chamsane Assani, nous avons choisi de mettre en lumière un métier de l'ombre, celui de greffière.

Le métier de Chamsane Assani est essentiel dans la chaîne de la justice. En tant que greffière, c'est elle qui est la garante de la procédure.

Ce métier ne se limite pas qu'aux prises de notes et aux rédactions de procès-verbaux. Il est bien plus complet.

Pour acquérir toutes ces compétences, Chamsane Assani a suivi un parcours scolaire et universitaire classique. Tout d'abord, elle a suivi des études de droit. D'abord titulaire, d'une licence, elle s'est spécialisée dans le droit pénal et les sciences criminelles en suivant un master 2. Mais cela n'a pas suffi, Chamsane Assani obtenu un autre master 2, en organisation des administrations.

18 mois de formation à l'Ecole nationale des greffiers

Munie de ce bagage intellectuel et juridique, elle s'est donc dirigée vers le métier de greffier, un métier qu'elle a pu toucher du doigt lors d'un stage. Un métier qui théoriquement est accessible avec un niveau bac+2. Mais dans la réalité, beaucoup de candidats sélectionnés ont comme elle un niveau bac+5. Mais, cela ne lui a pas fait peur et elle a réussi son concours d'entrée à l'Ecole nationale des greffiers. Pendant 18 mois, elle a suivi des cours théoriques et des stages, avant de sortir diplômée en 2016.

Un retour à Mayotte pas si simple

A sa sortie, elle a exercé à Poitiers, avant de se faire muter à Mayotte 18 mois plus tard. Un choix volontaire pour renouer avec Mayotte et Tsoundzou, le village de ses parents. En effet, Chamsane Assani y est née, mais elle a grandi dans l'Hexagone. Ce retour n'a pas été simple car il a  fallu s'adapter à la vie communautaire et villageoise de l'île, loin des habitudes prises dans l'Hexagone. Mais Chamsane Assani veut participer au développement de son île. Elle se réjouit de l'évolution du statut de la femme à Mayotte, qui aujourd'hui peut être indépendante financièrement.

Pour son avenir, Chamsane Assani le voit toujours dans le monde de la justice. Mais plus forcément en tant que greffière. En effet, elle envisage de passer le concours de l'Ecole nationale de la magistrature. Si elle le réussit, elle pourrait devenir l'une des premières juges natives de Mayotte.