Les transports en commun verront-ils le jour à Mamoudzou et Dembeni ? L'association pour la défense des intérêts économiques de Kaweni (ADIEK) a lancé une procédure pour annuler l'arrêté de déclaration d'utilité publique. Si elle aboutit, le projet devra être revu.
Projet lancé en 2011 et devant passer prochainement à la phase travaux, Caribus sera-t-il repoussé aux calendes grecques ? La situation du trafic actuel pousse pourtant à la mise en place d'un système de transports en commun, pour en finir ou du moins réduire les embouteillages. Se déplacer d'un point à un autre à un tarif et dans un temps raisonnable, c'est la promesse donnée par la Cadema, la communauté d'agglomération Dembeni Mamoudzou. Mais les entrepreneurs de la zone industrielle de Kaweni n'entendent pas laisser faire le projet en l'état actuel.
Des entreprises non consultées sur le PLU
Dans sa requête envoyée au tribunal administratif le 30 octobre 2020, l'ADIEK estime que l'arrêté de déclaration d'utilité publique du projet Caribus est illégal.
D'abord, les entreprises estiment ne pas avoir été convoquées pour l'examen de la mise en compatibilité avec le plan local d'urbanisme (PLU).
Deuxièmement, les études d'impact sur les risques d'atteinte à la mangrove et les mesures de compensation induites seraient insuffisantes, tout comme la présentation de solutions alternatives en fonction du projet retenu et l'impact indirect et temporaire de la réalisation des travaux, notamment les conséquences économiques sur l'activité des entreprises riveraines des voies de Caribus.
Des inconvénients plus nombreux que les avantages
Troisièmement, l'ADIEK considère que le coût réel des acquisitions foncières et sous-évalué et que le coût d'aménagement des voies transversales entre la route nationale 1 et la rue de l'archipel.
Quatrièmement, l'ADIEK estime que le projet contient une erreur manifeste d'appréciation concernant la destruction de plusieurs milliers de mètres carrés de mangrove et la suppression de centaines de places de stationnement devant les commerces le long de la rue de l'Archipel.
Enfin, l'ADIEK soutient que les inconvénients socio-économiques apportés par le projet Caribus sont plus nombreux que les avantages. L'ADIEK demande donc l'annulation de l'arrêté du préfet pris le 31 août 2020 et la condamnation de l'Etat à payer 4000 € au titre des frais exposés.