Une photo terrible figure à la une du quotidien mozambicain « O Pais ». On y voit des corps alignés sur une plage de sable, chaque victime est enveloppée dans des pagnes multicolores. Les couleurs joyeuses que portent les femmes du Mozambique font office de linceuls improvisés.
Ces hommes femmes et enfants, noyés lors du naufrage, ont vécu un calvaire ces derniers jours. Ce sont des familles originaires de la province de Cabo Delgado, ravagée par la guérilla djihadiste. Ces personnes ont fui vers la province voisine de Nampula, ravagée elle par le choléra.
Alors elles ont encore pris la fuite par la mer en direction du sud pour échapper à cette épidémie. Le bateau n’avait pas la capacité d’embarquer autant de monde, il a chaviré.
Au Mozambique, des milliers de personnes fuient les guerres ou les inondations. Ces foules de réfugiés n’ont pas accès à des conditions sanitaires acceptables, terrain propice à la propagation des pires maladies.
Le Mozambique est pourtant un pays riche de minéraux, de gaz, de pétrole, une terre fertile, mais l’Etat est mal gouverné, miné par l’incompétence et la corruption des élites.