Certains agriculteurs mahorais ne voient pas comment se relever du cyclone Chido. A Combani, Fouad ne voit autour de lui que ses arbres abattus et ses serres éventrées. "Tout est à terre, tout est broyé comme si c'était passé dans une machine à laver", se désole l'agriculteur. "On est démuni, je n'ai pas les mots, quand tu vois la destruction de la nature." Il a perdu toute sa production : ses huit serres dédiées à l'agriculture maraîchère. Entre les travaux et les investissements déjà réalisés, le professionnel estime ses pertes à 700.000 euros.
Il ne demande qu'une chose à l'Etat : "qu'on puisse reconstruire tout ce qu'on a perdu et nous soutenir financièrement pour remonter la pente." Dans le même village, son frère est dans la même situation. Il a perdu ses bananiers et ses papayers, mais aussi ses canards et ses poules. "On voudrait qu'ils nous aident concrètement pour qu'on puisse redémarrer...Je ne sais pas, mais qu'on puisse repartir", commente Anzize.
A la détresse des professionnels, s'ajoute celle des habitants qui cultivaient sur leurs terres pour leur propre substance. Cette production est également la base de l'alimentation des Mahorais durant le mois du Ramadan, prévu dans trois mois, alors qu'il en faut six pour produire du manioc. Avec une production alimentaire locale quasiment à l'arrêt, Mayotte va dépendre pendant encore plusieurs mois des importations.