Titre de séjour territorialisé, CNRS, Mamoudziens ou Mamoudzois : l'actualité de ce mercredi à Mayotte

Le bureau des étrangers de la préfecture bloqué par le collectif des citoyens (illustration)
Le Sénat a adopté ce mardi une version allégée de la loi pour restreindre le droit du sol à Mayotte sans pour autant trancher le débat de l'immigration clandestine, des collégiens de Passamainty s'associent au CNRS et la ville de Mamoudzou interroge ses habitants sur leur nom.

Le Sénat a adopté ce mardi 25 mars la proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte. Les sénateurs ont validé la version adoptée en commission : conditionnant l'accès à la nationalité à la présence d'un des parents sur le territoire pendant au moins un an. Si le texte a été confortablement adopté, soutenu par le gouvernement et la droite, les parlementaires devront s'accorder sur une version commune de cette loi lors d'une commission mixte paritaire le mardi 1er avril.

Reste que cette solution face au problème de l'immigration clandestine ne fait pas l'unanimité. La gauche s'y oppose fermement et les élus mahorais ne semblent pas convaincus. Le conseiller départemental Soula Said Souffou dénonce "une diversion" pour ne pas débattre du titre de séjour territorialisé, tandis que le sénateur Said Omar Oili a soulevé cette question ce mardi. "Vouloir limiter l'accès à la nationalité française, c'est donner de faux espoirs aux Mahorais et je ne participerai pas à cette opération", a lancé le sénateur à la tribune. "La disposition n'aura pas d'effet sur les flux migratoires."

Le sénateur de Mayotte Saïd Omar Oili dans l'hémicycle du Sénat, le 9 avril 2024.

Le titre de séjour territorialisé empêche ceux qui l'obtiennent à Mayotte de se déplacer sur le reste du territoire national, "une aberration" et "un héritage de l'époque coloniale" pour le sénateur qui a annoncé avoir déposé la semaine dernière une proposition de loi pour supprimer cette mesure. En attendant de savoir si ce texte sera inscrit au calendrier parlementaire, le gouvernement peut également s'emparer de cet enjeu. Malgré les demandes des élus locaux, l'ébauche de la loi-programme pour Mayotte ne mentionne pas cette question. Ce texte doit être présenté en conseil des ministres le 23 avril et examiné à l'Assemblée nationale en juin.

Les apprentis scientifiques de Passamainty

Les collégiens de Passamainty vont pouvoir participer à "une action scientifique d'envergure", comme le vante le rectorat. Ce mercredi, les élèves du collège Ouvoimoja vont réaliser des prélèvements d'eau accompagnés par leurs enseignants et des scientifiques du prestigieux CNRS, le centre national de la recherche scientifique, le plus grand organisme français dédié à la recherche.

En l'occurrence, ces collégiens vont réaliser des prélèvements dans le cadre d'une étude sur les microplastiques. Les élèves pourront ensuite les analyser en classe, une manière de les sensibiliser à la démarche scientifique, mais aussi à la préservation de l'environnement.

Mamoudziens ou Mamoudzois, aux urnes !

C'est une initiative rare : la possibilité de choisir son nom, son gentilé. Paris a les Parisiens, Mayotte a les Mahorais, Bourges a les Berruyers (et non les Bourgeois), mais comment s'appellent les habitants de Mamoudzou ? C'est la question que pose la municipalité à ses habitants lors d'une consultation citoyenne, une initiative du conseil municipal des jeunes.

Pour éviter les fantaisies, comme les habitants de Villechien dans la Manche baptisés les Toutouvillains ou encore les riverains d'Echay dans le Doubs surnommé les Coucous, seules deux propositions ont été retenues : Mamoudzien(ne) ou Mamdzois(e). La ville insiste sur son importance, le nom "incarne l'identité d'une ville et le sentiment d'appartenance de ses habitants", c'est une occasion de "participer à l'histoire de la commune." La consultation dure jusqu'au 21 avril, un formulaire est déjà accessible en ligne pour y participer.