Le conseiller départemental Soula Said Souffou n'est pas très emballé par la proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte, qui doit être examinée par le Sénat en séance ce mardi. "La principale demande des Mahorais reste la suppression du titre de séjour territorialisé", assure l'élu au sujet de cette mesure interdisant à ceux qui obtiennent un titre de séjour dans le département de se déplacer sur le reste du territoire national.
"Cette affaire de droit du sol, les Mahorais ne l'ont en réalité jamais demandé", poursuit-il. "Le gouvernement l'a avancé pour avoir une échappatoire et ne pas le supprimer." Son cheval de bataille, c'est le rapprochement de Mayotte des lois appliquées dans le reste du pays. "À force de multiplier les écarts, les dérogations, on éloigne les Mahorias de leur aspiration : le droit commun", assure le président de la section sadoise du MDM. "Des collectifs jusqu'aux partis politiques, les gens savent ce qu'ils veulent, le combat des Mahorais est clair."
Un département-région ? Les Mahorais doivent trancher
Sur la présentation de la loi-programme pour Mayotte la semaine précédente, et la proposition de passer en département-région, l'élu départemental porte la même position. "Le nouveau statut qu'on nous propose ici, ce n'est rien de plus qu'un nouveau vernis sur un statut qui est encore dérogatoire", explique-t-il. L'élu appelle à réunir le comité de suivi de la départementalisation pour faire le bilan du passage à une collectivité unique.
"Est-ce qu'on veut aller vers plus d'autonomie pour Mayotte, comme le font la Martinique et la Guyane, ou aller vers un statut de droit commun ? Cette question doit être tranchée par les Mahorais", énonce Soula Said Souffou. "Quand on fait les choses contre l'avis des gens, il y a toujours un retour de bâton."