Le gouvernement tanzanien a de quoi s’inquiéter de ce qui se passe chez le grand voisin du nord, le Kenya, où des émeutes violentes ont éclaté à cause d’une fiscalité trop lourde. Elles ont fait plus de 20 morts à Nairobi avant que le pouvoir ne cède. En Tanzanie on n’en est pas là. Les seuls protestataires pour le moment sont les petits commerçants.
Les commerçants n’en peuvent plus de voir débarquer les agents du fisc qui fouillent dans les factures, et parfois confisquent les marchandises. La Tanzanie, comme la plupart des pays africains, ne s’est pas donné les moyens d’appliquer un véritable impôt sur le revenu, la plupart des salaires sont versés dans le secteur informel. Alors on taxe tout ce qui est possible : frais de douane à la frontière, et TVA dans le commerce.
La bureaucratie est telle que les commerçants doivent s’acquitter de plusieurs taxes différentes et tenir une comptabilité complexe, trop souvent contrôlée à leur goût.
Des négociations sont en cours avec le ministre des Finances ; cela fait trois jours que le grand marché de Kariakoo à Dar es Salaam tourne au ralenti.