Si personne ne dénonce les affaires de corruption, il ne peut y avoir d’enquête. Partant de ce constat, l’ICAC, l’institution mauricienne de lutte contre les faits de corruption demande au gouvernement et aux législateurs de bâtir un système de protection solide pour garantir le secret et l’anonymat pour les dénonciateurs, afin de les mettre à l’abri des menaces, des vengeances, voire des poursuites judiciaires pour diffamation.
L’affaire n’est pas simple. Même les élus les plus honnêtes craignent d’ouvrir la voie à toutes sortes de dénonciations fantaisistes ou d’opérations de sabotage. Pour les dirigeants moins scrupuleux, protéger un dénonciateur anonyme équivaut à se tirer une balle dans le pied.
Maurice est signataire de la convention des Nations Unies qui prévoit la protection des lanceurs d’alerte, mais dans les faits les autorités ont tendance à chercher qui est l’auteur d’une fuite, plutôt que de s’attaquer au délit qui a été dénoncé.