Mayotte a le plus faible taux de victimes de violences conjugales enregistrées en France. C'est le constat du ministère de l'Intérieur, qui a publié les chiffres de l'année 2023. Avec un taux de 6,7 victimes pour 1.000 habitants, l'île aux Parfums est dernière du classement, à égalité avec la Lozère. À l’inverse, La Réunion est le deuxième territoire avec le plus de victimes enregistrées, avec un taux de 14,6 victimes pour 1.000 habitants.
À l'échelle nationale, ce taux est de 10,6, soit 271.000 victimes. Un chiffre en hausse de 10% par rapport à l'année 2022, mais cette augmentation est moins importante que les années précédentes. "L’évolution du nombre de victimes enregistrées par les forces de sécurité ne rend cependant pas compte directement de l’évolution de la délinquance car elle reflète également celle de la propension à porter plainte", précise le rapport du ministère. S'il note une libération de la parole, elle semble plutôt inciter les anciennes victimes à se manifester, avec une hausse des plaintes pour des faits survenus au moins un an plus tôt.
Des femmes victimes des violences des hommes
Les victimes enregistrées en 2023 sont à 85% des femmes, en grande majorité françaises, même si la part de victimes étrangères (15%) est deux fois plus élevée que la part d’étrangers vivant en France. Les auteurs de ces violences sont à 86% des hommes et à 83% de nationalité française. Les deux tiers des faits rapportés concernent des violences physiques, le reste étant des violences verbales ou psychologiques. Pour 2% des victimes, les faits ont mené au suicide ou à une tentative de suicide. Le ministère a également enregistré 115 homicides conjugaux et 437 tentatives d'homicides conjugaux en 2023.