24 victimes pour 100.000 habitants à Mayotte… Contre une moyenne nationale de 3 victimes pour 100.000 habitants l’an dernier. Dans le détail, notre territoire se distingue surtout par les cas d’exploitation par le travail, c’est-à-dire de l’esclavage moderne. Cela représente 85% des abus commis, le reste étant réparti entre du proxénétisme et de la traite d’êtres humains 5%.
Ces victimes sont principalement d’origine étrangère, 6 victimes sur dix sont de nationalité comorienne. Contrairement au reste du pays, les femmes ne sont pas surreprésentées, il y a autant de victimes hommes que femmes.
Ce rapport du ministère de l’intérieur note en revanche un faible taux de condamnation dans les Outre-mer pour les cas de traite et d’exploitation d’êtres humains.
L’exploitation par le travail est principalement liée aux disparités économiques
De plus en plus de personnes vivant dans des pays en voie de développement quittent leur pays pour aller travailler à l’étranger. Elles sont souvent prêtes à accepter des conditions de travail bien inférieures aux normes juridiques locales. Les dossiers portent en majorité sur les secteurs de l’agriculture, du bâtiment et travaux publics (BTP) et de l’hôtellerie café restaurant.
C’est le cas à Mayotte où les situations d’exploitation peuvent être détectées par l’inspection du travail soit à l’occasion d’un contrôle aléatoire ou ciblé soit d’une enquête déclenchée à la suite d’une plainte de victimes ou de signalements (syndicats, associations spécialisées…)
Les victimes subissent des conditions de vie et de travail extrêmement abusives, de la sous-rémunération, horaires et jours de repos non respectés etc... des conditions de travail qui ont des conséquences sur la santé et la sécurité des travailleurs, ou qui portent atteinte à leur dignité humaine.