"Nous avons hérité du shimaore et du shibushi, l'heure est maintenant venue de passer de l'oral à l'écrit"

Rastami Spelo est écrivain et le président de l'association SHIME qui oeuvre depuis 1998 à la sauvegarde et à la diffusion des langues ancestrales de Mayotte
En ce mercredi 21 février qui marque la journée mondiale de la langue maternelle, l'écrivain Rastami Spelo rappelle pourquoi il est essentiel de protéger et de transmettre le shimaore et le kibushi.

Selon l'ONU, l'Organisation mondiale des nations unies, plus de 45 % des quelque 7 000 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition. Et sur ces milliers de langues, seules plusieurs centaines sont véritablement valorisées dans le système éducatif et dans le domaine public.

A Mayotte, département d'Outre-mer, la langue officielle dans les administrations ou encore les écoles est le français mais il y a aussi cette réalité régionale : 8 habitants sur 10 déclarent maîtriser le shimaore et le shibushi (ou kibushi), selon l'INSEE.

Les deux langues ancestrales de Mayotte

Et pour les défenseurs de ces deux langues ancestrales mahoraises, la Journée internationale de la langue maternelle, qui est célébrée tous les 21 février, est forcément l'occasion de rappeler pourquoi il est important de continuer à les faire vivre.

C'est ce que fait l'écrivain Rastami Spelo, l'un des infatigables gardiens du patrimoine linguistique local, à travers l'association SHIME. Celle-ci oeuvre depuis 1998 à la sauvegarde et à la diffusion du shimaore et du shibushi.

Transmettre aux générations futures

"Nous avons hérité du shimaore et du shibushi, l'heure est maintenant venue de consigner cette langue sur papier, de passer de l'oral à l'écrit, pour faire en sorte que la transmission de ces langues aux générations à venir soient assurée", défend-il.

"Les générations à venir sont scolarisées et il serait inacceptable qu’elles apprennent ces langues autrement que par l’écrit, autrement que par le biais de l’école", estime Rastami Spelo.

Pour que le shimaore et le shibushi "vivent à jamais"

"Nous avons tous nos connaissances alors prenons ces connaissances-là, et écrivons-les pour les offrir aux générations futures. C’est cela notre devoir aujourd’hui !", lance-t-il.

"Il ne faut jamais baisser les bras quand à la sauvegarde et la transmissions de ces langues, poursuit l'écrivain. Plus que jamais cela est important nous devons nous assurer que dans ce 101ème département le shimaore et le shibushi soient aussi de mise et qu’ils vivent à jamais".