« Nous n’avons pas demandé d’hôpital militaire de campagne »

Lors de son point de presse, Dominique Voynet est revenu sur plusieurs dossiers notamment sur l’arrivée annoncée par Annick Girardin, d’un élément militaire de réanimation, à l’image de ce qui a été utilisé à Mulhouse au plus fort de la crise en métropole.
 
L’ARS Mayotte avait privilégié du renfort en personnes notamment en renouvelant la demande de médecins et infirmiers réanimateurs ou encore d’un pharmacien.
La directrice de l’ARS s’est d’ailleurs dit « embêtée » car les militaires ont retenu une aile du CHM, pour installer leur EMR (élément militaire de réanimation) , qui avait été prévu pour utiliser 10 lits de réanimations.

Les lits réanimations ne viendront donc pas en plus mais en substituts de ce qui était prévu. Le service mis en place par l’armée arrivera avec « beaucoup de monde ». « Il serait anormal d’avoir d’un côté  un service de réanimation au CHM qui s’épuise avec notamment des équipes restreintes et de l’autre une unité militaire bien dotée qui mobilise une partie des ressources au niveau de son fonctionnement. » a annoncé Dominique Voynet.

Avouant que la décision finale ne lui appartenait pas et rappelant qu’elle voulait surtout des gens pour « aider et alléger la tâche des gens déjà en poste au CHM ».
 

Les rotations sanitaires entre Mayotte et la Réunion vont se multiplier.

Depuis le début de la crise, deux ou trois fois par semaine, des avions font la liaison entre Mayotte et la Réunion. Cela a notamment permis d’évacuer vers les hôpitaux réunionnais des patients souffrant de pathologies autres que le covid-19.

L’ARS voudrait retrouver son rythme de croisière qui permet l’évacuation sanitaire de 150 personnes par mois en moyenne. Pour ce faire, dans un premier temps, elle fait appel à un avion privé. Celui-ci a d’ailleurs transporté cinq patients confirmés covid-19 vers la Réunion. Il permet également d’évasaner les grandes urgences. Dominique Voynet a d’ailleurs salué l’aide précieuse de la réunion.

À l’avenir, elle souhaite des rotations quotidiennes entre Mayotte et la Réunion en faisant appel, quatre jours dans la semaine, à un avion sanitaire. Une décision doit être prise dans la semaine.

Enfin, la directrice de l’ARS a réagi, à notre demande, aux propos tenus par Estelle Youssouffa dans notre journal télévisé ce dimanche.
La présidente du collectif des citoyens de Mayotte accuse notamment l’ARS et le CHM d’avoir modifié des certificats de décès, cachant à certaines familles et aux services funéraires que la cause du décès était lié au COVID-19.

« L’ARS ne peut pas falsifier des actes de décès » assure Dominique Voynet. « Elle ne peut pas, non plus, contrôler quelque chose qu’elle ne voit pas, les actes de décès sont transmis par les mairies dans des enveloppes fermées ou par biais informatique par les services du CHM. » assure-t-elle avant d’annoncer qu’elle a « cru comprendre des doutes sur la nature des informations transmises par des agents des services de pompes funèbres.»

« Je ne vois pas bien ce qui est reproché, je ne vois pas en quoi l’ARS aurait failli » renchérit-elle avant de dévoiler que dans un cas au moins, un proche aurait enjoint les pompes funèbres à s’adapter aux coutumes locales.

Pourtant la règle est désormais claire. La mise en bière est immédiate, le défunt est placé dans une housse funéraire. Dominique Voynet se dit scandalisée de voir la règle violée tous les jours. « si les gens continuent à faire comme si de rien n’était, à enterrer leur proche selon la tradition musulmane, j’ai du mal à en assumer la responsabilité. » conclut la directrice de l’ARS.