La demi-finale de coupe de Mayotte de football U15 entre le FC Majicavo et l'entente USCJ Koungou / FC Ylangs se termine. Les visiteurs mènent 4 buts à 3. Le match est jugé à haut risque par le club de Koungou vu le contexte entre les deux villages de la commune. Le club avait alerté la ligue, sur le sujet, le 27 septembre par mail.
Je suis tellement effondré. On nous a envoyés nous faire tuer. Ça fait trois semaines que j'ai alerté la ligue de foot pour faire jouer ce match ailleurs. La ligue ne nous a jamais répondu. Même chose avec la mairie.
Djamil Abdallah, dirigeant du FC Ylang de Koungou
Du côté de la Ligue mahoraise de football, on assure avoir pris connaissance de la demande du club : "si à chaque fois on déplace le lieu d'un match, les clubs peuvent jouer avec ça. Nous, la démarche, c'est de rentrer en contact avec le club recevant pour avoir sa position" assurant avoir fait le nécessaire auprès des clubs concernés "Le FC Majicavo a majestueusement répondu mettant tout en œuvre pour assurer la sécurité lors d'échanges par mail notamment avec la Préfecture qui, de son côté, a alerté la mairie et la police municipale de Koungou."
Nous avons pu consulter l'échange de mails pour une autre rencontre. On se rend compte de la complexité, désormais, pour les différents acteurs du département à pouvoir organiser des rencontres sportives anodines dans les meilleures conditions pour éviter tous débordements, notamment extérieur à la rencontre.
Ce dimanche, avant le coup de sifflet final, des individus armés de barre de fer, qui n'ont rien à voir avec le match, se positionnent autour du terrain. "Ils menacent des gamins qui jouent dans des catégories U10 ou U15, beaucoup de mes joueurs avaient refusé de venir, on a joué le match sans remplaçants. Les forces de l'ordre ne sont pas présentes."
Un jeune joueur blessé à la tête
La suite était redoutée par le club de Koungou au moment de quitter le terrain. "On gagne le match et en quittant le terrain pour monter dans les voitures, on s'est fait agresser. Heureusement qu'il y avait des gens du club de Majicavo pour nous protéger sinon, ça aurait été un carnage" analyse Djamil Abdallah, encore sous le choc quelques heures après les événements.
Bilan, un de ses joueurs, âgé de 15 ans, est pris en charge par les pompiers et transporté au CHM après avoir reçu un coup de barre de fer au crâne. Le véhicule d'un dirigeant du club a également été "saccagé".