"Personnellement je survis (...) on se doit d'être en première ligne et de sauver la population avant de penser à nous". Entre résilience et épuisement, les sapeurs-pompiers de Mayotte marqués par Chido

Camions de pompiers à la caserne de Mamoudzou
Depuis Chido, les sapeurs-pompiers de Mayotte n'ont pas hésité à tout mettre de côté, familles et maisons sinistrées, pour venir en aide à la population. Le plus gros de la crise étant passé, une cellule d'écoute des pompiers se déplace parmi les casernes pour faire le point et écouter les équipes.

Un mois après Chido, Mayotte panse encore ses plaies. Les stigmates laissés par le cyclone demeurent visibles au sein de la population mais aussi chez ceux qui ont veillé sans relâche, comme les sapeurs-pompiers.

A l'heure où l'île tente de retrouver un semblant de sérénité, une cellule d'écoute parcourt les routes, guidée par deux infirmières et un médecin. Leur mission : tendre une oreille attentive à ceux qui, dans l'urgence, n'ont cessé d'être là pour les autres. 

L'adjudant-chef de la caserne de Longoni, Mahdi Mouhidini, reconnaît que les dernières semaines ont été éprouvantes pour ses équipes qui sont pourtant toujours au rendez-vous, "on essaie de vivre avec... Tout le monde est touché, j'ai des gars qui ont perdu leur toit et qui viennent au boulot tous les jours et ils viennent avec le sourire".

40 sapeurs-pompiers de La Réunion arrivent en renfort.

Les 13 hommes et femmes de la caserne de Longoni travaillent d'arrache-pied depuis le passage de Chido, laissant de côté leurs proches. Si les corps tiennent, le moral de ces femmes et de ces hommes ploient sous le souvenir des jours sombres de Mayotte.

"Personnellement je survis, comme toute personne sur l'île. A la maison, comme les autres, on a eu des dégâts mais vu qu'on est pompiers, on se doit d'être en première ligne et sauver la population avant de penser à nous", confie l'un des pompiers de la caserne. "C'est la première fois qu'on voit des pompiers, autres que ceux qu'on a l'habitude de voir, venus pour s'occuper de nous et prendre le pouls au niveau de notre santé parce qu'on reste toujours des humains."

Une iniative que l'adjudant-chef salue et aimerait voir se prolonger afin de laisser le temps à chaque pompier de discuter et d'évacuer, à son rythme. 

"On avait vraiment besoin qu'on vienne nous voir, pas seulement les officiers mais vraiment des médecins et des psychologues, pour voir les dégâts."

Adjudant-chef Mahi Mouhidini

Des renforts de métropole doivent encore arriver afin de venir soulager ces femmes et ces hommes qui, Dikeledi passé, vont pouvoir prendre du temps auprès des leurs.