J’ai fui le Rwanda, je suis arrivé illégalement ici. Cela m’a coûté 2000 euros, mais vous savez ; avec tout ce que j’ai traversé l’argent ne compte pas.
explique le Rwandais Izéré.
Il raconte avoir découvert l’existence de Mayotte pour la première fois en prison en Tanzanie, incarcéré pour y être entré sans papiers : « ce sont des Comoriens qui m’ont dit qu’il fallait partir à Mayotte, que c’était la France. Je n’avais jamais entendu parler de Mayotte avant ».
Sabimana, le Congolais, affirme de son côté : « on ne veut que la sécurité, c’est tout ce qui compte pour nous les réfugiés africains ». « Si on part, on prend des risques, c’est bien qu’il y quelque chose qui nous pousse », il ajoute que « si on nous refuse l’asile, on va rester, on va toujours demander, demander… ».
Sabimana et Izéré n’ont pas, pour leur part, l’intention d’aller en France hexagonale.
Interrogé sur le fait que Mayotte serait trop petite et ne pourrait pas accueillir tout le monde, Sabimana réfute cette idée : « c’est une question de cœur. Vous avez vu ces mamans et ces enfants qui ont déjà le ventre qui gonfle ? Je demande la pitié. Si le cœur est ouvert, tout est possible ».