Les Mahorais célèbrent la fête du Miradj ce mardi 28 janvier, un jour férié dans le département. Les musulmans qui le souhaitent peuvent respecter une journée de jeûne pour commémorer l'ascension du prophète Mohammed. Cette journée se conclut par un repas familial, comme durant le mois du ramadan, consistant traditionnellement de viande fraîche. Pour s'y préparer, les clients étaient nombreux au marché de Tsoundzou ce matin pour acheter de la viande de zébu.
Le parc ressemblait à une boucherie à ciel ouvert : un groupe de client est attroupé autour de quelques hommes occupés à découper un bovin fraîchement abattu. Sa tête gît à côté, près de sceaux contenant des abats. "C'est l'occasion d'acheter de la viande fraîche, pour partager avec la famille", explique un client. L'animal est découpé sur une planche de bois ou sur des branches de palmiers. Les mouches qui s'agglutinent autour de la carcasse ne le rebutent pas. "On n'a pas d'abattoir à Mayotte alors on fait à l'ancienne : chaque éleveur coupe sa bête dans sa cour ou son champ puis la ramène ici, dans un endroit fréquenté", poursuit-il.
Le prix est jugé "abordable, à 18 euros le kilo." Il espère repartir avec des marombo, "ce sont les abats, la partie que les mamans adorent." Si le département est doté d'un abattoir de volailles depuis 2021, "cela fait quelques dizaines d’années que la mise en place d’un abattoir bovin est discutée et évoquée", note la DAAF dans une étude en 2018 en précisant que "les conditions d’abattage telles qu’elles se déroulent à Mayotte ne sont pas conformes aux réglementations nationale et européenne."