La dernière mesure de l’institut IFOP publié par la chaîne TF1 montre que l’électorat de Mélenchon est en train de monter : la NUPES obtient 28% d’intentions de vote dans ce sondage, contre 27% pour Renaissance, le parti présidentiel. C’était l’inverse au mois de mai. Le Rassemblement National de Marine le Pen arrive en troisième position avec 22%, et le reste est partagé à droite entre les Républicains et UDI à 10%, et Debout la France ou encore Reconquête d’Eric Zemmour, et puis du côté de la gauche entre quelques candidats qui ne s’associent pas à Mélenchon.
Il y a beaucoup moins de sondages que pendant la présidentielle parce les législatives sont immensément plus difficiles à prévoir. On le rappelle : la Présidentielle c’est une élection, alors que les législatives ce sont 577 élections.
Avoir plus de voix ne signifie pas avoir plus de sièges
La répartition des sièges à l’Assemblée Nationale n’est pas égale pour tous. Certains députés ont besoin de moins de voix que d’autres pour être élus, selon le nombre d’inscrits dans leur circonscription. Or on remarque que l’électorat de NUPES est moins bien réparti dans toute la France que celui de Renaissance, il est plus concentré dans certaines zones urbaines, ce qui donne ce résultat global en sa faveur, mais qui ne se traduira pas en nombre de sièges. Il est vrai que c’est toujours un peu difficile à comprendre pour l’opinion publique, mais c’est l’effet du scrutin majoritaire à deux tours.
La majorité Renaissance resterait majoritaire avec entre 250 et 290 sièges, alors que NUPES obtiendrait entre 195 et 230 sièges. C’est-à-dire que même si elle progresse, la gauche mélenchoniste n’atteindrait pas le nombre suffisant pour que Jean-Luc Mélenchon réalise son objectif de devenir 1er ministre. Cela étant, encore plus que les sondages d’intentions de vote, les projections en sièges sont à prendre avec prudence.
Une « petite revanche » en vue pour les Républicains
La majorité absolue est à 289 sièges. La meilleure prévision de l’IFOP en donne 290 à Renaissance, donc les chances d’obtenir cette majorité absolue deviennent faibles. Il faut rappeler que le camp macroniste dans l’Assemblée sortante avait une majorité écrasante de 350 sièges ; ce temps est révolu.
Concrètement cela signifie que le camp Macron devrait s’allier à d’autres. Avec la gauche côté Mélenchon c’est bien sûr exclu, avec le Rassemblement National c’est évidemment impossible. Il ne reste que LR. Les Républicains, qui ont été laminés à la dernière présidentielle, pourraient ainsi tenir une sorte de revanche en obligeant Emmanuel Macron à devoir composer avec eux.
Nous n’aurons pas encore la réponse à toutes ces questions la semaine prochaine, mais la semaine suivante après le deuxième tour du dimanche 19 juin.