Réseau mobile, électricité, eau : le point sur l'état des infrastructures essentielles à Mayotte après le passage du cyclone Chido

Ravitaillement en eau à Petite-Terre
Les autorités et les entreprises privées sont à pied d'oeuvre pour réhabiliter les infrastructures essentielles à Mayotte, alors que les urgences sont nombreuses. Réseau mobile, électricité, accès à l'eau, c'est un travail de fourmi titanesque.

Cinq jours après le passage du cyclone Chido à Mayotte, de nombreux habitants sont toujours coupés du monde : privés de réseau mobile, d'électricité, d'eau ou de nourriture.

D'après l'opérateur Orange, "39% de la population mahoraise est couverte en réseau mobile". Le réseau est revenu dans les communes de : Pamandzi, Dzaoudzi, Mamoudzou, Koungou, Dembeni, Bandrele, Ouangani, Sada, Chiconi et de Tsingoni.

Sur la carte de l'opérateur, les communications ont donc été rétablies en Petite-Terre, autour de Mamoudzou et dans le centre, mais toujours pas dans le Nord et dans le Sud.

Le drapeau français brandi au milieu des débris par un habitant sinistré à Mayotte

80% du réseau électrique coupé

Actuellement, 8 habitants sur 10 n'ont toujours pas accès à l'électricité. Si le réseau se rétablit progressivement, il est toujours impossible de savoir quand ce chantier sera terminé. Selon Raphaël Ruat, le directeur général d'électricité de Mayotte, un échéancier pourra être déterminé d'ici le début de la semaine prochaine.

Le principal problème reste les postes endommagés, qui connectent le réseau souterrain, et les 20% de réseau basse tension en aérien. "Un travail de fourmi", soulignait le directeur d'EDM, Raphael Ruat.

Une alimentation "dans la mesure du possible"

Dans son dernier point de situation, le syndicat des Eaux de Mayotte fait le point sur les dégâts subis sur les infrastructures de distribution d'eau. Actuellement les lieux d'accueils, les rampes et les bornes fontaines sont alimentés "dans la mesure du possible".

Certaines communes comme Dembéni et Mamoudzou "ne sont pas en situation d'être desservies". Pour les autres, cela "dépend des volumes produits et transférés dans les réservoirs, dans un contexte où le système d’exploitation du délégataire ne permet pas de suivre la situation", précise le syndicat des Eaux.

Un A400M chargé de 23 tonnes d'eau fera désormais une rotation quotidienne vers Mayotte.

Des sites difficiles d'accès

"Ces destructions sont constatées au fur et à mesure des diagnostics , avec des difficultés d’accéder à plusieurs sites", indique le LEMA. "Quatre des cinq unités de production d'eau sont remises en état de produire. L'ensemble du système des forages est hors service, à quelques exceptions".

Actuellement, le syndicat des Eaux de Mayotte est en mesure de produire 20.000 mètres cubes d'eau par jour, soit la moitié de la production habituelle. "Elle n'est pas atteinte en permanence, faute d'énergie électique continue", précise le LEMA.

De nouveaux renforts humains et matériels attendus

"Le transfert d’eau vers les usines, lorsqu’il se fait par pompage est interrompu faute d’électricité sur les pompes". Même problématique pour transférer l'eau produite vers les réservoirs.

Dans son message, le directeur général des services du syndicat précise qu'il ne peut pas nommer précisemment les lieux desservis ou non car grâce à la mobilisation des agents, la situation est très évolutive. Comme dans bien des secteurs, des renforts humains et matériels sont attendus pour accélérer la remise en état du réseau.

Habitante de Bouyouni

Des habitants contraints de boire de l'eau non traitée

L'accès à l'eau, et notamment à l'eau potable, est d'autant plus urgent que certains habitants ont déjà commencé à boire l'eau des rivières ou des puits, faute de solution. Le préfet a annoncé lors d'une rencontre avec des élus locaux ce mercredi que des pastilles de potabilisation de l'eau seront distribués. Certains craignent également un retour du choléra à Mayotte.

Si aucun cas n'a été détecté à ce stade dans le département, la ministre démissionnaire de la Santé, Genevière Darrieussecq, a annoncé par précaution l'envoi de 10 000 doses de vaccins à Mayotte. Entre mars et juillet, l'épidémie avait fait 221 cas et 7 décès. Plus de 35.000 habitants avaient été vaccinés.