Pamandzi a vibré ce week-end au rythme des kiais et des frappes sur les tatamis. Après une période d’arrêt à la suite de Chido, la compétition de karaté a enfin repris à Mayotte. Un soulagement pour les jeunes karatékas comme pour les encadrants.
“J’aime combattre. Ce que j’aime dans le karaté, c’est envoyer les coups et quand je vais au combat, je m’amuse avec mes adversaires”, confie Lucas, un jeune compétiteur ravi de retrouver le chemin des dojos. Pour beaucoup d’enfants, ces retrouvailles avec la compétition étaient attendues de longue date. “Ça fait longtemps que j’ai pas combattu”, ajoute-t-il avec un sourire.
Une reprise en douceur
La présidente du comité de karaté de Mayotte, Halima Houzali, ne cache pas les difficultés rencontrées ces dernières semaines. “Jusqu’à présent, on a le centre et le sud qui n’ont pas encore repris puisque les dojos ont été endommagés. Actuellement, on a que Mamoudzou et Petite-Terre qui fonctionnent. C’est très compliqué, mais on s’est dit qu’on allait quand même poursuivre le calendrier pour motiver les enfants et faire vivre le karaté mahorais.”
Sur les six dojos du territoire, seuls deux sont aujourd’hui opérationnels. C’est dans celui de Pamandzi que la compétition du jour s’est tenue, réunissant une cinquantaine de jeunes alors qu’ils sont habituellement près de 150 sur l’île. “On avait d’autres compétitions prévues en décembre mais on n’a pas pu les organiser. Alors on a repris le calendrier dès que possible”, précise Halima Houzali.
Pour les coachs, cette reprise est l’occasion de redonner des repères à leurs élèves. “On donne tous les détails pour que les joueurs aient les bases les plus simples et marquent des points rapidement”, explique un coach du club EKM. Mais la priorité reste le jeu : “Pour la reprise, il faut vraiment qu’ils s’amusent. Certains sont tellement stressés qu’ils n’arrivent pas à se concentrer, alors on insiste sur le fait de ne pas se blesser et de rester prudents.”
"Ca fait plaisir de voir que le karaté mahorais est présent malgré Chido !"
Halima HouzaliPrésidente du comité de karaté de Mayotte
Aux abords des tatamis, les familles sont venues encourager les jeunes combattants. “Pour moi, le karaté c’est une école de la vie. Il y a la discipline, la maîtrise de soi… Je trouve que c’est une activité très intéressante pour les petits”, explique une mère de famille venue soutenir sont fils.
Sur le tatami, même les défaites sont source d’apprentissage. “Je suis pas déçue d’avoir perdu, le maître m’a dit que si on perd, on apprend de nos défaites et on apprend à se défendre”, confie une jeune combattante avec optimisme.
Malgré les difficultés des derniers mois, le karaté mahorais prouve qu’il est bien vivant. “Ça fait plaisir de voir que le karaté mahorais est présent malgré Chido !”, se réjouit Halima Houzali. Une reprise qui redonne le sourire et motive les enfants... comme les adultes.