Révolution numérique à Mtsamboro

Les élèves de la classe de CM1 posent avec les 9 tablettes allouées à l'école afin de résorber la fracture numérique.

9 tablettes et 3 ordinateurs, ce sont les nouveaux équipements numériques dont disposent les 248 élèves de l’école plateau cailloux de Mtsamboro. Des outils qui visent à réduire la fracture numérique.

Faire des recherches sur internet, suivre ses cours en ligne ou s’inscrire pour la faculté, des activités qui devraient être maitrisées et rendues possibles pour tous les écoliers à l’ère du tout numérique. Ce n’est souvent pas le cas à Mayotte. Alors le Rectorat et les mairies s’associent pour permettre l’accès aux outils informatiques. C’est l’école élémentaire plateau cailloux de Mtsamboro qui la première, fait sa révolution numérique.

Nous sommes venus ici parce qu’on veut équiper cette école avec plein d’équipements informatique. Il y aura des tablettes, des ordinateurs pour cette école. Bon courage, travaillez bien !

lance le recteur, en visite au sein de l’établissement, avant de se rendre dans la classe voisine.

Gilles Halbout, le Recteur de Mayotte au côté de Laïthidine Ben Saïd, maire de Mtsamboro font le tour de l'école plateau cailloux afin de répandre la nouvelle auprès des élèves et des professeurs: le numérique arrive dans l'établissement.

“Aujourd’hui, notre objectif, c’est de pouvoir accompagner cette transition de l’île vers le numérique. “

Gilles Halbout, recteur de Mayotte.

La délégation fait le tour des 12 classes en annonçant l’opération de numérisation de l’école. Dans la dernière classe, les élèves ont mené une action qui nécessitera l’usage des tablettes. “Nous allons vous présenter le dossier lié au projet de l’école jardin potager“ annonce Zankidine, 9 ans.

Zalafa et ses élèves se regroupent autour du jardin potager de la classe. Autour de ce projet, les enfants travailleront à la rédaction d'un article et à la prise de photos avec comme support la tablette.

Zalafa, la professeure des CM1 fait sortir ses élèves. Ces derniers se rendent dans le jardin potager de la classe. Les enfants s’y déploient autour des plans de tomates, d’aubergines et de maïs. Une fois en place, les écoliers expliquent leur action au Recteur et à au maire de la commune de Mtsamboro. “On a creusé un trou, on a mis les graines. On a attendu quelques moments. Ils ont germé et ils ont poussé et on les a cueillit “ répond timidement une petite fille qui tient sa tablette devant elle tel un bouclier.

“Et qu’est-ce que vous avez fait avec les tablettes ?“s’intéresse  Gilles Halbout. Zankidine lève la main “les tablettes serviront à faire des photos pour notre projet d’école au journal scolaire“ indique-t-il.

“Avec ses outils ont s’approprie le numérique mais on va au-delà, on s’en sert comme d’un levier pour apprendre à écrire, pour synthétiser des textes et mettre en page photos. “

Gilles Halbout, recteur de Mayotte.

Zalafa Bacar est professeure d'une classe de 23 élèves .“Je fais des petits groupes pour qu’ils manipulent l’outil informatique. 9 tablettes pour toute l’école, c’est suffisant. Mais si on en avait d’autres, se serait bien parce que le monde d’aujourd’hui c’est les tablettes, les ordinateurs. De ce fait, les élèves doivent manipuler ces outils et tous n’ont pas ces opportunités à la maison“ spécifie la professeure de la classe de CM1.

Les élèves fixent la visite du Recteur sur les tablettes. Les photos viendront illustrées un article du journal de l'école.

L’établissement s’est organisé pour l’usage des 9 tablettes. Un calendrier est établi afin que chaque classe ait accès aux tablettes au moins une fois au cours de la semaine.  

“L’objectif est d’équiper toutes les écoles. Moi, mon rêve, mon ambition, c’est qu’on arrive à équiper chaque élève “

Laïthidine Ben Saïd, maire de M’samboro.

Un grand défi pour la mairie de Mtsamboro qui va investir 60 000 euros dans cette outil. L’objectif : relever le niveau des élèves. En effet, la fracture numérique à Mayotte a accentué le décrochage scolaire au cours du confinement. “Partant du constat que les résultats ne sont pas satisfaisants dans la commune de Mtsamboro que ce soit dans le premier ou le second degré. Partant du principe que nous sommes sous équipé au niveau numérique, (…) équiper nos écoles très rapidement de l’outil numérique est indispensable pour améliorer les résultats et faire en sorte que nous atteignons ou du moins nous rapprochions de l’excellence“ espère Laïthidine Ben Saïd, maire de Mtsamboro.

En plus des savoirs de bases, la classe de CP elle aussi sera initiée aux outils informatiques.

Via le projet « l’école numérique rurale », certaines communes ont bénéficié d’aides de l’Etat pour s’équiper d’outils numériques. L’Etat a financé le développement de ces équipements à Mayotte à hauteur de 50%. Aujourd’hui, au vu des besoins, l’Etat s’engage à 70%.

“Si je suis là aujourd’hui, c’est que nous avons obtenu des financements dans le cadre du plan de relance. Pour vous donner un ordre de grandeur,cette fois, nous serons sur un projet de 200 000 euros financé à 70 % par l’Education Nationale. Si nous pouvions dupliquer ce type de projet dans l’ensemble des communes ont arriverait en partie à résorber cette fracture numérique. Evidemment nous faisons la même chose dans le second degré pour équiper encore plus les collèges et les lycées “ avise Gilles Halbout.

Ces fonds sont mis à disposition dans le cadre du plan de relance suite à l’épidémie de Covid. Ils émanent d’un constat : certains territoires sont inégaux en termes de numérisation. Pour accompagner cette transition numérique,200 000 euros iront à l’ensemble des 5 groupes scolaires de la commune de Mtsamboro. “Le message qu’on envoi à toutes les mairies, c’est que ce que l’on fait ici à Mtsamboro a vocation à se dupliquer ailleurs, pourvu que les communes puissent contribuer à hauteur de 30% de l’ensemble de la demande“ fait savoir le Recteur de Mayotte.

Le numérique étant un outil indispensable pour toutes les tranches de population, la mairie de Mtsamboro a en parallèle un projet de maison numérique. Ceci toujours dans l’optique de réduire la fracture numérique.