Revue de presse régionale

COMORES
Le bras de fer se poursuit entre la France et les Comores. Les Comores refusent toujours le retour de leurs ressortissants éloignés de Mayotte, et la France refuse toujours de donner des visas aux officiels comoriens.

Le journal « Al Watwan » cite le ministre comorien des affaires étrangères Mohamed Elamine Souef disant : « Ce qui nous intéresse ce ne sont pas les visas, mais de parvenir à une solution par rapport à la question de Mayotte ». Le gouvernement comorien  veut saisir l’occasion de cette crise pour mettre la France en difficulté vis-à-vis de la communauté internationale qui, en vertu de plusieurs résolutions des Nations-Unies, ne reconnait pas Mayotte comme française.
Côté français l’ambassadrice à Moroni Jacqueline BASSA - MAZZONI, essaie de tempérer : « C’est une mesure provisoire » dit-elle à propos du blocage des visas, « nous espérons que nous parviendrons à trouver une solution, pour la lever le plus rapidement possible », ajoutant : « Nous n’avons pas la même position mais on peut parvenir à une solution ».

COMORES
Elément nouveau dans l’affaire de la vente des passeports comoriens à des apatrides du golfe persique. Deux ressortissants comoriens ont été arrêtés à Dubaï.


Selon « Al Watwan », le Procureur de la République aux Comores, Hamidou Ali Mohamed, a confirmé le placement en détention de deux comoriens, interpellés à Dubaï, alors qu'ils voulaient vendre des passeports à des étrangers. Ils ont été expulsés vers les Comores et arrêtés à leur arrivée par les autorités judiciaires. Ils ont été placés en détention à la maison d'arrêt de Moroni, pour "faux et usage de faux de documents administratifs".
La vente de passeports comoriens – officiellement pour renflouer les caisses de l’Etat -  a été lancée sous la présidence d’Ahmed Abdallah Sambi ; mais depuis le début de cette année une commission parlementaire a mis en évidence des détournements massifs des recettes de la « citoyenneté économique ». L’ancien président Sambi a lui-même été indexé comme étant à l’origine de ces détournements de fonds. Cette arrestation à Dubaï montrerait que la pratique de vendre la nationalité comorienne n’est pas terminée. Les clients sont des apatrides prêts à payer très cher une nationalité leur permettant de disposer  d’un titre de voyage.

MADAGASCAR
A Madagascar, un avion de la compagnie mahoraise « Ewa » s’est retrouvé pris dans les embrouilles de la campagne présidentielle.


C’était samedi. L’ancien président Andry Rajoelina, désormais opposant et candidat à la prochaine présidentielle, avait décidé de se rendre à Majunga. Il avait loué un avion privé. L’aviation civile malgache a décidé d’interdire ce vol. Qu’à cela ne tienne, Andry Rajoelina et sa suite achètent des places sur un vol Tana-Majunga opéré par un avion d’Ewa qui continue ensuite vers Mayotte. Une nouvelle fois les autorités malgaches refusent de laisser l’avion d’Ewa décoller, si on ne débarque pas Andry Rajoelina et sa suite qui étaient déjà à bord. Les discussions ont duré des heures. Finalement, ce sont tous les passagers qui ont été obligés de débarquer, l’avion est parti à vide d’Antananarivo.
C’est une vieille pratique à Madagascar d’entraver ainsi les campagnes des hommes politiques quand ils ne sont du côté du pouvoir.

MOZAMBIQUE
Une grande inquiétude dans le nord du Mozambique où un groupe armé islamiste a fait son apparition.


Un envoyé spécial du journal « Le Monde » rapporte que des islamistes armés mènent des raids qui rappellent le mode opératoire de Boko Haram au Nigeria. Cela se passe dans la région de Moçimba de Praia à l’extrème nord du Mozambique. Ce groupe de jeunes musulmans radicalisés, la population locale les nomme les « chabab »(« les jeunes », en arabe), bien qu’aucun lien avec les Chabab somaliens ne soit avéré. Ils affirment combattre l’Etat et vouloir l’application de la charia, la loi islamique.
Leurs premières cibles sont les fonctionnaires – policiers, leaders communautaires, infirmiers, professeurs –, qui comptent déjà plusieurs morts. Mais le reste de la population aussi est visé, même si les autorités évitent de l’admettre. Les habitants parlent d’assassinats à la machette dans les champs, d’enlèvements de femmes, de maisons brûlées. Dans le village de Makulo, à une trentaine de kilomètres de Moçimba, les assaillants ont brûlé une église et hissé le drapeau de l’Etat islamique, avant d’être délogés.
Un homme, interrogé par le journal, dit que sa femme a été enlevée. Ils veulent seulement les femmes. Les hommes, ils les égorgent comme des cabris » dit-il.
« Le Monde » constate que les autorités essaient de minimiser cette situation.