Le statut de Mayotte utilisé par la Russie pour justifier l'annexion de la Crimée

Conférence de presse du président français, Emmanuel Macron, et du président Volodymyr Zelensky, le 17 juin à l'Elysée.
Dans un tweet publié le 17 juin 2019, le ministère des Affaires étrangères russe établit un parallèle entre la situation de Mayotte et l’annexion de la Crimée en 2014.

 
Dans un tweet publié le 17 juin 2019, le ministère des Affaires étrangères russe compare la situation de la Crimée et Mayotte. Il considère que la France ne peut pas évoquer une « annexion illégale de la Crimée par la Russie » étant donné qu’un referendum a eu lieu en 2014. Pour la Russie, la situation de la Crimée est similaire à celle de Mayotte où un référendum a eu lieu en 2009. Ce tweet a été publié le jour de la rencontre entre le président français, Emmanuel Macron, et Volodymyr Zelensky, le nouveau président ukrainien.
 

Traduction du tweet : « Le président Macron aurait dû parler à son homologue ukrainien Zelensky, de Mayotte qui est devenue le 101ème département français suite au référendum de 2009 plutôt que de mentionner la soi-disant annexion illégale de la “Crimée par la Russie.” » 
 

La Russie n’en est pas à son coup d’essai


Dans une interview, donnée en avril 2014 à la chaîne de télévision Rossya 1, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, avait déjà évoqué cet argument. Il a expliqué que « contrairement à de nombreuses décisions de l'ONU, qui a condamné cette approche, Mayotte est désormais membre à part entière de la République française. »

La Crimée a été annexée en mars 2014, alors qu'elle faisait partie de l'Ukraine. Cette situation résulte de l’occupation de ce territoire par des troupes pro-russes. Un référendum a ensuite été organisé en dix jours, sans laisser de place à l’opposition, alors que l’armée occupait le territoire. L’Union Européenne et les États-Unis se sont opposés à la Russie sur ce sujet.

Mayotte est aujourd’hui un département français. Sous la colonisation, elle faisait partie des Comores jusqu’au référendum de 1974 où Mayotte, contrairement aux autres îles de l’archipel, a décidé de rester française. Le gouvernement français de l’époque avait choisi de comptabiliser, île par île, les résultats du référendum. L’Organisation des Nations Unies, l’Union Africaine et les Comores contestent toujours son appartenance à la France.