Les traces visibles de ces séismes ne sont pas spectaculaires: quelques fissures dans les bâtiments, et des carrelages cassés. C’est surtout dans l’état psychologique de la population que l’on constate les dégâts les plus importants.
Les multiples séismes que subit l’île de Mayotte depuis le 10 mai dernier n’ont démoli aucune maison, et n’ont tué ni gravement bléssé personne. On compte « une vingtaine de patients pris en charge par les services d’urgence » indique le Préfet Dominique Sorain, « quelques uns à cause de chutes dans des escaliers, et la plupart pour des crises d’angoisse ».
Ces tremblements de terre à répétition provoquent des peurs violentes et des crises de tachycardie. Hormis quelques rares fatalistes, les habitants sont pour la plupart épuisés par des nuits sans sommeil depuis plus de trois semaines, à guetter le moindre bruit annonciateur d’un séisme. Généralement une sorte de petit grondement vibrant qui s’amplifie en quelques dixièmes de secondes. S’endormir devient problématique car on risque de ne pas sentir la petite vibration annonciatrice, et être ainsi réveillé en sursaut au plus fort du tremblement. Cela sans avoir le temps de se mettre en sécurité « sous une table, au pied d’un mur porteur, ou dans l’encadrement d’une porte » comme le stipulent les consignes de sécurité largement diffusées par les autorités. Certains se sont résignés à dormir dehors, de peur de voir le plafond s’effondrer sur leurs têtes.
« J’ai l’impression de devenir folle »
Une pharmacienne de Mamoudzou indique que les anxiolytiques figurent parmi les médicaments les plus prescrits en ce moment, « mais certains ont peur de les prendre, de crainte de ne pas être suffisamment réactifs pour se mettre à l’abri » indique-t-elle. Sur le réseau social Facebook, un groupe intitulé « Signalement Tremblement de Terre Mayotte » rassemble près de 10 000 internautes. Ils y déversent jour et nuit leurs angoisses. « J’ai l’impression de devenir folle » dit une participante « quelque soit la magnitude, j’ouvre les yeux la boule au ventre. La nuit je me réveille en sursaut avec un cœur qui bat vite et l’info qui arrive au cerveau avec une telle puissance ! ». Beaucoup de témoignages font état de vertiges ou d’une « impression de flotter en permanence ». Des parents se plaignent de ne pas pouvoir rassurer les enfants, et pour cause : ces parents sont eux-mêmes terrorisés.
Des paroles rassurantes… qui ne rassurent pas
Depuis le début de cette crise, la matinée du vendredi 1er juin a été l’une des plus éprouvantes.
« Une rafale de séismes » - l’expression fut employée par la préfecture – a frappé la population aux premières heures du jour : Treize secousses en à peine plus d’une heure, dont deux dépassant la magnitude 5. Puis d’autres assez fortes, un peu plus espacées, jusqu’à la mi journée.
Ce même 1er juin, la mission promise par le gouvernement a atterri à Mayotte au moment précis où un certain calme semblait revenu. Ces spécialistes ont d’emblée tenu des propos rassurants : « Nous ne devrions pas avoir de magnitude supérieure à 6 » ont-ils affirmé. Il y a là peut-être de quoi calmer les plus anxieux ; quoique l’emploi du conditionnel, « nous ne devrions pas… » laisse toujours planer un petit doute bien désagréable.
Ces tremblements de terre à répétition provoquent des peurs violentes et des crises de tachycardie. Hormis quelques rares fatalistes, les habitants sont pour la plupart épuisés par des nuits sans sommeil depuis plus de trois semaines, à guetter le moindre bruit annonciateur d’un séisme. Généralement une sorte de petit grondement vibrant qui s’amplifie en quelques dixièmes de secondes. S’endormir devient problématique car on risque de ne pas sentir la petite vibration annonciatrice, et être ainsi réveillé en sursaut au plus fort du tremblement. Cela sans avoir le temps de se mettre en sécurité « sous une table, au pied d’un mur porteur, ou dans l’encadrement d’une porte » comme le stipulent les consignes de sécurité largement diffusées par les autorités. Certains se sont résignés à dormir dehors, de peur de voir le plafond s’effondrer sur leurs têtes.
« J’ai l’impression de devenir folle »
Une pharmacienne de Mamoudzou indique que les anxiolytiques figurent parmi les médicaments les plus prescrits en ce moment, « mais certains ont peur de les prendre, de crainte de ne pas être suffisamment réactifs pour se mettre à l’abri » indique-t-elle. Sur le réseau social Facebook, un groupe intitulé « Signalement Tremblement de Terre Mayotte » rassemble près de 10 000 internautes. Ils y déversent jour et nuit leurs angoisses. « J’ai l’impression de devenir folle » dit une participante « quelque soit la magnitude, j’ouvre les yeux la boule au ventre. La nuit je me réveille en sursaut avec un cœur qui bat vite et l’info qui arrive au cerveau avec une telle puissance ! ». Beaucoup de témoignages font état de vertiges ou d’une « impression de flotter en permanence ». Des parents se plaignent de ne pas pouvoir rassurer les enfants, et pour cause : ces parents sont eux-mêmes terrorisés.
Des paroles rassurantes… qui ne rassurent pas
Depuis le début de cette crise, la matinée du vendredi 1er juin a été l’une des plus éprouvantes.
« Une rafale de séismes » - l’expression fut employée par la préfecture – a frappé la population aux premières heures du jour : Treize secousses en à peine plus d’une heure, dont deux dépassant la magnitude 5. Puis d’autres assez fortes, un peu plus espacées, jusqu’à la mi journée.
Ce même 1er juin, la mission promise par le gouvernement a atterri à Mayotte au moment précis où un certain calme semblait revenu. Ces spécialistes ont d’emblée tenu des propos rassurants : « Nous ne devrions pas avoir de magnitude supérieure à 6 » ont-ils affirmé. Il y a là peut-être de quoi calmer les plus anxieux ; quoique l’emploi du conditionnel, « nous ne devrions pas… » laisse toujours planer un petit doute bien désagréable.