Le sénateur de Mayotte Abdourahamane Soihili placé en garde à vue

Le sénateur LR de Mayotte Abdourahamane Soihili a été placé lundi en garde à vue, dont il est ressorti dans la soirée, dans le cadre d'une enquête portant notamment sur des faits de "recel d'abus de biens sociaux", a-t-on appris mercredi de source judiciaire et auprès de l'intéressé.

Le sénateur, qui avait fait l'objet d'une levée d'immunité parlementaire pour "corruption et recel d'abus de biens sociaux", en avril, a confirmé dans un communiqué avoir été auditionné par la gendarmerie dans le cadre d'une garde à vue lundi, mais se considère "innocent".

"Je confirme avoir été auditionné dans les locaux de la section de recherches de la Gendarmerie à Mamoudzou" lundi, explique-t-il, précisant que cette audition "prévue et programmée" et "n’a duré qu’une journée".

Il était auditionné dans le cadre d'une procédure enclenchée par le parquet général de La Réunion, dont dépend la juridiction mahoraise.

"Depuis la levée de mon immunité parlementaire, que j'avais appelé moi-même de mes vœux, je souhaitais pouvoir m'expliquer et accéder enfin aux éléments de cette affaire", explique l'élu dans son communiqué.

M. Soihili est soupçonné de recel d'abus de biens sociaux et d'une possible corruption, avait indiqué en avril le procureur de la République à Mayotte. Cette affaire concerne la période où il était maire de Mamoudzou, et implique une entreprise de BTP.

"J’ai noué durant mon mandat de maire de Mamoudzou une relation, de mon point de vue placé sous le signe de l'amitié, avec un entrepreneur", explique l'élu dans son communiqué. "
"Dans le cadre de cette relation, ce dernier a effectivement fait preuve de générosité à mon égard, que je mettais sur le compte de notre relation amicale. Comme dans toutes relations de ce type, il est fréquent aussi que chacun paie à son tour des repas dans des restaurants à l’autre, ce qui a été fait".

Il affirme n'avoir "à aucun moment" eu "connaissance de l’origine des fonds" que l'entrepreneur "utilisait". 

Au cours de son audition lundi, M. Soihili dit avoir "découvert qu’il avait imputé ces dépenses et d’autres, qui ne m'étaient pourtant pas réellement destinées, sur le compte d’une de ses sociétés. Cette information, ainsi que les motifs réels poursuivis par ce dernier, m’ont profondément choqué", ajoute le sénateur, précisant "qu’aucune société de cet entrepreneur n’a travaillé pendant la durée de mon mandat de maire, pour la commune de Mamoudzou, ni bénéficié d'un quelconque marché".

"Je me considère innocent dans toute cette affaire", insiste le sénateur.

 A F P : Emmanuel TUSEVO / et-mah-caz/dec