Un seul programme pour toutes les élections

"Vive Mayotte, vive la France et vive Mayotte dans la République" c'est la phrase qui conclue tous les discours des hommes politiques nationaux de passage à Mayotte ; après les engagements contre l'immigration clandestine, évidemment.
Le thème de l’immigration clandestine et celui de la coopération régionale ont verrouillé  la campagne pour la présidentielle, ici à Mayotte.
Le déplacement de Marine Le Pen est venu amplifier un phénomène déjà existant. En fait, tout homme politique de passage à Mayotte se fait un devoir, quand il n’est pas sommé de donner son avis sur l’immigration clandestine et la coopération avec l’Union des Comores.
VALLS, en tant que premier ministre, Cazeneuve en tant que ministre de l’intérieur, Erika Bareigt ministre de l’outremer et le candidat Emmanuel Macron ont sacrifié à la tradition.
Mais, demander des engagements fermes sur ces dossiers à un ministre ou à un candidat à la présidence de la République n’a rien produit de positif jusqu’alors. Au contraire, les réponses sont les mêmes à quelques nuances près. La surenchère répond à la surenchère.  

Transformer l’élection présidentielle en référendum pour ou contre le maintien de Mayotte dans la France, les mahorais n’ont fait que cela depuis 1974 :
-cette année-là, fut celle de la  peur, entre Valéry Giscard d’Estaing qui ne voulait pas « balkaniser » les Comores et François Hollande, le socialiste ;
-en 1981 les mahorais ont vécu la même angoisse ; même si, VGE avait évolué et le Centre avait donné des garanties. Mais pour être sûr, un célèbre homme de l’ombre allait se voir propulsé député parce qu’il était un proche des Mitterrand, quelques mois plus tard. On ne sait jamais.  
-en 1988 et en 1993 et 2002, l’enjeu pour Mayotte était d’arracher une promesse de départementalisation et de prise de position claire des candidats face aux velléités comoriennes.
-et revoilà donc que les vieux dossiers du maintien du département dans la République et les relations avec l’Union des Comores reviennent sur le devant de la scène, en 2017. 
Les enjeux du développement économique, de l’éducation, de la santé et du fonctionnement de tous les services de  l’Etat à Mayotte, ne sont vus qu’à travers ce prisme-là.
Et les commentateurs qui se disent avisés et nos politiciens, reviennent enfoncer des portes ouvertes et constatent que ces hommes politiques ne disent que ce que la majorité des mahorais veut entendre. Et comment, d’autant plus que cela ne leur coûte rien.
Si toutes les promesses de bateaux patrouilleurs et de radars étaient tenues, le lagon de Mayotte serait plus sûr que la rade de Toulon.
Toutes les formations politiques affirment avoir négocié leurs soutiens ; avoir fait des propositions qui auraient été retenues par leurs candidats respectifs.
Où sont-elles ces propositions aideraient peut-être ceux, nombreux d’entre nous, qui n’ont pas encore fait leur choix ?