La bataille qui oppose les forces de l'ordre au trafic de l'immigration clandestine a connu un nouveau chapitre ce lundi au large de Mayotte. Il est presque 20h ce lundi, quand l'intercepteur de la police aux frontières découvre un kwassa "peint entièrement en noir et fortement motorisé avec de nombreux passagers ainsi qu’une vingtaine de ballots de marchandises de contrebande à bord."
Course-poursuite à haut risque
Face au refus des pilotes d'arrêter leur embarcation qui se dirige droit vers la barrière de corail, l'intercepteur se positionne sur son côté. "À trois reprises, le kwassa percutait volontairement le bateau police sur son bâbord, puis sur l’avant, à une vitesse de 20 nœuds" ( 37 km/h).
Les deux navires se rapprochent de la barrière de corail, "infranchissable pour l’intercepteur à la différence du kwassa". C'est alors qu'un des policiers décide de sauter à bord du kwassa pour couper le moteur. "Le second passeur s’opposait alors au fonctionnaire en tentant de le ceinturer. Le policier parvenait à se dégager et stoppait le moteur."
Les refus d'obtempérer en mer en nette augmentation d'une année à l'autre
Fin de la course-poursuite et placement en garde à vue pour les deux pilotes de nationalité comorienne. Ils sont poursuivis pour "aide à l’entrée et au séjour irrégulier aggravé, refus d’obtempérer et importation en contrebande de produit de tabac manufacturé (900 cartouches)."
À bord, on retrouve également 17 passagers, tous Comoriens, faisaient l’objet d’une procédure administrative en vue d’un éloignement vers leur pays.
La Police Nationale annonce que depuis plusieurs mois "l’exercice de la LIC mer se complique. Le nombre de refus d’obtempérer ne cesse d’augmenter." 33 ont été pour le moment recensés en 2023 contre 13 pour l'ensemble de l'année 2022.