Interrogé sur la promulgation de la loi d'urgence pour reconstruire rapidement Mayotte après Chido, pour Mikidache Houmadi, le maire de Dzaoudzi-Labattoir, il s'agit d'un premier pas.
Le ouf de soulagement arrivera lorsque nous connaîtrons réellement les ordonnances et les décrets d'application par rapport à cette loi.
Mikidache Houmadi, le maire de Dzaoudzi-Labattoir
Une loi qui doit notamment permettre la reconstruction des infrastructures de l'île en dérogeant notamment à un certain nombre de règles d'urbanisme. Mais pour le maire, la priorité est surtout de repenser le modèle de construction.
L'idée après une catastrophe comme celle qu'on a vécu c'est d'éviter de reconstruire ce qu'il y avait avant. (..) Chido nous a démontré qu'il y a eu beaucoup de manquements au niveau de l'aménagement et de nos infrastructures à Mayotte.
Mikidache Houmadi, le maire de Dzaoudzi-Labattoir
Objectif pour Mikidache Houmadi : anticiper les prochains cyclones. Mais sur la question de la reconstruction, certains élus à l'instar de la députée Estelle Youssouffa dénoncent du bricolage puisque plusieurs articles de la loi dispensent d'autorisations d'urbanisme. Exemple, sur les constructions démontables et temporaires. Le maire de Dzaoudzi-Labattoir a son avis.
Moi quand on me propose du provisoire je n'en veux pas, je préfère du solide. (...) Je n'accepte pas dans ma commune de l'improvisation, je n'accepte pas dans ma commune qu'on passe notre temps à reproduire les mêmes bêtises qu'avant.
Toujours sur la loi d'urgence, elle oblige le gouvernement à remettre au Parlement dans un délai d'un mois un bilan exhaustif de la catastrophe naturelle. Il doit inclure le nombre de personnes décédées, disparues, blessées et amputées lors du passage du cyclone Chido. Pour le maire le moment est venu d'avoir ce bilan.
Jusqu’à présent je n'ai jamais eu connaissance de familles qui aient réclamé de corps par exemple, donc pour moi l'urgence était de retrouver rapidement de l'électricité, l'urgence était de faire en sorte qu'on arrive à communiquer entre nous avec les réseaux téléphoniques, l'urgence était de faire en sorte qu'on trouve des solutions rapides au niveau sanitaires. (...) Le bilan c'est maintenant qu'on doit le faire.
Mikidache Houmadi est également revenu sur la polémique des aides qui seraient détournées par les mairies.
On s'est senti lâché par les services de l'Etat alors qu'on était des partenaires incontournables depuis le début de la crise.
Selon lui, le problème c'est l'aide insuffisante acheminée par l'Etat. Face à la polémique, ce sont désormais les mosquées qui sont chargées de distribuer l'aide pendant le ramadan. Le maire se dit inquiet pour les mosquées qui pourraient subir le même sort que les mairies.