Pour ce faire, le ministère des affaires religieuses a indiquéle ministère des affaires islamiques en collaboration avec le ministère de l’intérieur et le Muftorat condamnent et interdisent toute fête, cérémonie ou activités liées au (sic) fête de Noël dans les lieux publics des hôtels (sic), des clubs et des maisons et toute apparence indiquant l’implication des chrétiens dans leurs joies (sic) aux Comores.
Cette interdiction court du 24 décembre (réveillon) au 31 décembre (la Saint-Sylvestre). En effet la fin d’année est synonyme de fête pour de très nombreux comoriens. Beaucoup sont ceux qui vont à la plage, ou au restaurant.avoir informé toutes les agences de sécurité, de la police (…) pour prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter et empêcher toute tentative de rassemblement des activités chrétiennes.
« Une note qui viole la constitution »
Justement, joint au téléphone, un restaurateur de la capitale fédérale, Moroni, a fait part de sa « très grande surprise ».a-t-il déclaré.Tous les ans, le 24 décembre, nous proposons un menu de Noël pour les expatriés, les chrétiens mais aussi les comoriens qui sont nombreux à venir,
devait-il expliquer. Par « peur d’éventuelles représailles », le restaurateur a fait savoir qu’il voulait être anonymisé.Nous avons pour ce soir plusieurs réservations, je ne sais absolument pas quoi faire, si je dois annuler ou maintenir le dîner,
Pour Me Moudjahidi Abdoulbastoi, avocat au Barreau de Moroni et militant des droits de l’homme, la note est tout « simplement scandaleuse ».
a-t-il fait remarquer. Avec cette question à l’évidence rhétorique,Elle viole la Constitution qui incorpore la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme comme étant un bloc de notre constitutionnalité,
il a feint de s’interroger.comment un pays qui prétend viser l’émergence à l’horizon 2030, peut-il se permettre de bafouer le principe de la liberté de religion et le principe du respect de la vie privée ?,
« Je pense à quitter les Comores »
En Union des Comores, à Moroni, il y a une église et donc des chrétiens. Beaucoup de comoriens se joignent à eux, à leurs domiciles ou au restaurant pour réveillonner. Pour les rédacteurs de la déclaration, "cette tradition" remonteraitCe qui fait dire à une expatriée résidant aux Comores depuis plusieurs années, ceci :à la période du régime des mercenaires qui a duré 12 ans ( 1978-1989 avec Ahmed Abdallah Abderemane comme président, ndlr) qu’ont été observés certains de nos fils et filles, lesquels ne comprenaient pas bien notre religion, une imitation des célébrations chrétiennes et juives , du 24 au 31 décembre.
cette note fait naître en moi un quasi sentiment d’insécurité, ce qui est inédit pour moi en plusieurs années d’expatriation. Ce type de déclaration, qui n’est pas une première et l’hostilité que l’on ressent en tant que non-musulman (notamment pendant le ramadan) me font de plus en plus penser à quitter définitivement les Comores.