Université de Mayotte : la "Prépa talents", une solution au manque d'attractivité ?

Ils sont soixante-cinq à s'être inscrit pour cette toute première année de préparation aux concours de la catégorie A et B. Une année intensive pour maîtriser les notes de synthèse, notes administratives et surtout s'entraîner aux épreuves écrites et orales des concours de la fonction publique.

Une Prépa sélective

La Prépa talents est un dispositif national mis en place par le ministère de la fonction publique et de la transformation. À Mayotte, il prend une importance majeure car il permet à de nombreux jeunes d'accéder au concours. Des élèves boursiers issus de milieux populaires. D'ailleurs pour les inscriptions la priorité est donnée à ceux qui résident au sein des quartiers prioritaires, des zones rurales et aux demandeurs d'emploi.

À condition qu'ils passent haut la main les sélections. Une moyenne de 15 étant requise, ainsi qu'un entretien de motivation. Et pour permettre à chaque élève de se concentrer sur ses études, une bourse supplémentaire de 4000€ lui est octroyée.

Nasra Antoy Ahmed a un niveau licence. Elle est consciente de la chance que cela représente.

" C'est une opportunité d'être dans cette classe préparatoire... On passe les concours qui sont les même que les étudiants au niveau national. Donc c'est une bonne chose qu'on ait le même niveau de préparation."

Nasra_ titulaire d'une licence AES

Une Prépa qui vise aussi les grandes écoles de l'administration, que ce soit dans la santé, le social, l'Education Nationale ou l'Administration générale.

Former de hauts fonctionnaires Mahorais

Pour la Docteure Alberte Cabarrus Henry, ce dispositif doit permettre de lutter contre le turn-over dans l’administration locale. Actuellement les fonctionnaires viennent pour des missions de 3 ans avant de repartir. Une instabilité qui nuit grandement aux territoires en construction comme Mayotte. 

La responsable du pôle orientation et insertion professionnelle de l'UNIM y voit une manière de former des fonctionnaires qui resteront sur place. Une chance pour les jeunes mahorais qui n'ont pas envie de quitter leur île, et pour Mayotte qui pourra bénéficier de futurs fonctionnaires plus à même de comprendre les spécificités du territoire.