Le préfet de Mayotte brandit la menace de la suspension et de la suppression des titres de séjours aux parents d’enfants délinquants.
Moi je réunirais la commission de titres de séjours, c’est la loi, pour regarder, si nous suspendons ou si nous supprimons le titre de séjour de ceux qui n’auront pas remplis leurs devoirs à l’égard de leurs enfants.
C’est une mesure qui bien évidement fera réagir de nombreuses associations. Le titre de séjour qui est délivré après des années d’attente ne saurait sauter par la faute d’un enfant irresponsable. Le retirer à une mère ou à un père de famille équivaudrait à les renvoyer dans la clandestinité. D’ailleurs l’étape suivante sera, l’expulsion.
Et comme le jeune mineur, lui n’est pas expulsable, il se retrouvera isolé à Mayotte. A moins que l’enfant ne fasse partie du voyage retour vers le pays d’origine.
La proposition de Jean-François Colombet pourrait faire réfléchir de nombreux parents.
Car, en effet, le titre de séjour de la préfecture de Mayotte, malgré ses limites notamment en matière de déplacement hors du département, permet de travailler et de vivre assez tranquillement. Il donne aussi accès à certaines prestations.
La France d’une manière générale a du mal à trouver la mesure ou la sanction juste qui obligerait les parents de jeunes délinquants à les tenir.
A Mayotte, cette hypothèse émise par le représentant de l’Etat vise exclusivement les enfants de parents étrangers possédants des titres de séjour. C’est en cela qu’elle pourrait être considérée comme stigmatisant et qu’elle aura du mal à passer.
Les autorités se contraignent à impliquer des femmes et des hommes dans l’éducation et dans l’insertion d’enfants dont, pour la plupart, ils ne les voient, que de temps en temps, parfois seulement quand ils sont arrêtés.
Les menaces de suspension de prestations sociales ce jeudi, ou de titres de séjours aujourd’hui ne seront efficaces que pour des enfants qui évoluent dans une cellule familiale structurée, ce qui souvent n’est pas le cas.