Les effets d’un séisme majeur, à l’image de celui de 1843, ont été modélisés par la Caisse centrale de réassurance. Cet organisme, qui assure la gestion du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, a développé cette simulation, afin d’évaluer la somme des dégâts qui seraient provoqués dans l’archipel guadeloupéen, si un Big One survenait. Conclusion : un tel phénomène serait dévastateur.
Les assureurs auraient à régler entre 3,3 et 7,7 milliards d’euros, pour compenser les préjudices subis par leurs clients. Le montant des dommages causés localement serait donc colossal, selon ce modèle de risque sismique.
La fourchette précitée tient compte des incertitudes sur la magnitude, la localisation, la profondeur et la façon dont la faille se comporterait.
Le coût des dégâts concernerait majoritairement les particuliers, à 52% ; 48% seraient dus aux professionnels.
Autre enseignement : la commune de Saint-François à elle seule concentrerait 12% des dommages assurés.
Le dernier phénomène comparable à celui modélisé par la Caisse centrale de réassurance remonte à 1843. Ce séisme de magnitude 8,5 (échelle de Richter) et l’incendie qu’il avait provoqué durant près d’une semaine, en particulier dans l’agglomération pointoise, avait causé la mort de 3000 personnes, 2000 habitants avaient été blessés et la quasi-totalité du bâti en pierre avait été détruite. La Guadeloupe, mais aussi Antigua et Barbuda, Saint Kitts et la Dominique avait été impacté, à l’époque.
Aujourd’hui, les méthodes de construction ne sont plus les mêmes et les mesures de prévention sont bien plus répandues. Pour autant, cette étude a de quoi interpeller, notamment sur le sort des constructions vieillissantes du territoire.