Les deux équipes sont parties surveiller, une nouvelle fois, deux plages dans le sud de l’île. Ces plages comme tant d’autres, où les tortues viennent pondre leurs œufs, sont des repères pour les braconniers.
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« Chaque fois que je vois une carapace de tortue sur la plage, ça me fait mal au cœur. C’est pour cela que je lance un appel à toutes les autorités de Mayotte. Venez-nous aider ! ». Il est 17 heures, sur la route Nationale de Mtsamoudou, Ali Mohammed, président de l’association Sécurité des villageois de Mtsamoudou, donne les dernières instructions aux membres de l’association. Aidés par les bénévoles de Sea Shepherd, une ONG luttant pour la protection de l’environnement, ils partent sur une plage entre Dapani et Mbouini dans le sud de l’île. Après 20 minutes de marche, les deux équipes arrivent sur la plage de Chariffou 1, réputée pour être le lieu d’action de nombreux braconniers. C’est un cimetière de tortues : des carapaces et des cranes de ces animaux marins jonchent le sable, abandonnées par des braconniers après les avoir vidés de leur chair.
Ces chasseurs illégaux agissent tard dans la nuit. Ils sévissent majoritairement sur des plages très difficiles d’accès en voiture. Armés de machettes, ils attendent les tortues qui viennent pondre. Les braconniers commencent par leur couper la tête et les nageoires. Ensuite, ils dépècent la carapace et récupèrent la viande. Heureusement ce soir-là, aucun spectacle de ce type. D’après le président de l’association, la viande de tortue se vend au marché noir entre 15 et 40€ le kilo.
Les deux équipes se mélangent et se coordonnent pour patrouiller sur les deux plages de Chariffou jusqu’au levée du jour. Ils patrouillent par groupe de 8 à l’aide de torches et de radio. Ce soir-là, aucun braconnier ni tortue en vue. Mais une vingtaine de cadavres, plus ou moins anciens. Selon le Réseau d’échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines, 230 tortues ont été braconnées à Mayotte en 2016 et près de 300 en 2015. Sea Shepherd affirme, quant à elle, que, d’après leurs estimations, « le chiffre réel est plus proche du millier de tortues tuées ».
Depuis la création de son association, le président, brigadier nature de profession, a remarqué une réelle évolution. Malgré plusieurs demandes auprès de la mairie de la commune pour obtenir des subventions, ils n’ont jamais reçu aucune aide. C’est la collaboration avec l’organisation internationale, qui a permis à cette association de recevoir les équipements nécessaires : des radios, des lampes-torches, des T-shirts et bientôt des voitures vont leur permettre de patrouiller sur toutes les plages de Mayotte.
« Il y a 1 an, on a appris par une personne qui vivait à Mayotte qu’il y avait beaucoup de braconnage de tortues ici, explique Guyve Hosseinpour, chargé de campagne de l’opération Nyamba. Donc on a décidé d’intervenir parce que Sea Shepherd est une organisation de lutte contre le braconnage. Nous nous basons sur des lois qui ont été votées qui, malheureusement ne sont ni respectées, ni appliquées. »
L’opération Nyamba a été mise en place il y a un an. Nyamba signifie « tortue » en shimaoré. Elle a pour objectif de lutter contre le braconnage de tortues. « Il y a encore un problème de braconnage à Mayotte. Mais, quand on patrouille sur les plages, on voit que c’est efficace, il y a beaucoup moins de carapaces abandonnées qu’avant. »
Ces deux associations regrettent le manque de volonté des autorités. « Quand on appelle les gendarmes, parfois ils viennent, mais il arrive qu’ils nous disent qu’ils n’ont pas assez de moyens pour intervenir et nous conseillent de laisser tomber », lance Ali Mohammed, président de l’association mahoraise. A l’heure actuelle, deux espèces de tortues sont très fortement menacées à Mayotte : la tortue verte et la tortue imbriquée.
Ces chasseurs illégaux agissent tard dans la nuit. Ils sévissent majoritairement sur des plages très difficiles d’accès en voiture. Armés de machettes, ils attendent les tortues qui viennent pondre. Les braconniers commencent par leur couper la tête et les nageoires. Ensuite, ils dépècent la carapace et récupèrent la viande. Heureusement ce soir-là, aucun spectacle de ce type. D’après le président de l’association, la viande de tortue se vend au marché noir entre 15 et 40€ le kilo.
Les deux équipes se mélangent et se coordonnent pour patrouiller sur les deux plages de Chariffou jusqu’au levée du jour. Ils patrouillent par groupe de 8 à l’aide de torches et de radio. Ce soir-là, aucun braconnier ni tortue en vue. Mais une vingtaine de cadavres, plus ou moins anciens. Selon le Réseau d’échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines, 230 tortues ont été braconnées à Mayotte en 2016 et près de 300 en 2015. Sea Shepherd affirme, quant à elle, que, d’après leurs estimations, « le chiffre réel est plus proche du millier de tortues tuées ».
Depuis la création de son association, le président, brigadier nature de profession, a remarqué une réelle évolution. Malgré plusieurs demandes auprès de la mairie de la commune pour obtenir des subventions, ils n’ont jamais reçu aucune aide. C’est la collaboration avec l’organisation internationale, qui a permis à cette association de recevoir les équipements nécessaires : des radios, des lampes-torches, des T-shirts et bientôt des voitures vont leur permettre de patrouiller sur toutes les plages de Mayotte.
L’efficacité de l’opération Nyamba
« Il y a 1 an, on a appris par une personne qui vivait à Mayotte qu’il y avait beaucoup de braconnage de tortues ici, explique Guyve Hosseinpour, chargé de campagne de l’opération Nyamba. Donc on a décidé d’intervenir parce que Sea Shepherd est une organisation de lutte contre le braconnage. Nous nous basons sur des lois qui ont été votées qui, malheureusement ne sont ni respectées, ni appliquées. »
L’opération Nyamba a été mise en place il y a un an. Nyamba signifie « tortue » en shimaoré. Elle a pour objectif de lutter contre le braconnage de tortues. « Il y a encore un problème de braconnage à Mayotte. Mais, quand on patrouille sur les plages, on voit que c’est efficace, il y a beaucoup moins de carapaces abandonnées qu’avant. »
Ces deux associations regrettent le manque de volonté des autorités. « Quand on appelle les gendarmes, parfois ils viennent, mais il arrive qu’ils nous disent qu’ils n’ont pas assez de moyens pour intervenir et nous conseillent de laisser tomber », lance Ali Mohammed, président de l’association mahoraise. A l’heure actuelle, deux espèces de tortues sont très fortement menacées à Mayotte : la tortue verte et la tortue imbriquée.