Nathalie Goupillière aux côtés des étoiles de la gastronomie au festival Devour de Wolfville

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Ce jeudi 26 octobre marquait l'entrée en scène de Nathalie Goupillière au festival Devour de Wolfville en Nouvelle-Écosse. Le fruit de longues semaines de préparation pour la cheffe saint-pierraise.

Situé à une petite dizaine de minutes de voiture de Wolfville, le Kingstec Campus de Kentville impressionne. Si l'établissement a pour vocation de former ses étudiants à de très nombreux métiers, ce sont ses quelques rangées de vignes et ses installations agricoles qui interpellent aux abords des lieux. À l'intérieur, le constat est le même. Avec ses cuisines dignes des grands restaurants et son bistro éducatif, on comprend aisément le choix des organisateurs du festival Devour d'y installer ses chefs invités. En ce jeudi matin, Nathalie Goupillière et sa brigade s'affairent à la mise en place du ceviche de flétan qui devra sortir en 180 exemplaires le soir même. À l'autre bout de la cuisine, Gabriel Kreuther en fait de même, attendrissant vigoureusement les dizaines de filets de volailles qui serviront de bases à ses ballottines.

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Bien que l'on devine son admiration pour son homologue étoilé New Yorkais, pas question pour la cheffe autodidacte de se laisser impressionner. Il faut dire que la journée s'annonce particulièrement chargée pour celle qui découvre l'ambiance d'une cuisine professionnelle où règne un ordre militaire. Tous ses commis sont activement à l'écoute de son anglais balbutiant. Au milieu des troupes, Jean-Guy Planté veille au grain. Il épluche, découpe, taille et fait office de traducteur quand la barrière de la langue se veut infranchissable pour Nathalie.

Le grand rendez-vous

Le soir, ils participeront au dîner des chefs au studio Devour que possède l'organisation à Wolfville. Les buffets du gala d'ouverture ont laissé place aux tables nappées dans la grande salle. En hauteur sur un mur, un grand téléviseur retransmet en direct les images de la cuisine qui se trouve juste derrière. Les premiers mouvements viennent des équipes de la cheffe québécoise Renée Lavallée qui propose un velouté de fenouil aux moules fumées.

Puis, une fois conclu ce premier service, vient le tour du ceviche de Nathalie. Le long des plans de travail en inox, les assiettes se succèdent à un rythme effréné entre les mains de sa brigade et des autres chefs invités qui tiennent à aider, comme semble le vouloir la tradition. Le sérieux de leur regard et de leurs gestes témoigne de leur volonté d'honorer la recette de Nathalie. En bout de chaîne, la Saint-Pierraise assure les derniers gestes avant que les assiettes ne soient emportées par les serveuses dont le ballet est chorégraphié au millimètre.

Dans la salle, les réactions des convives ne laissent pas de place au doute. Le ceviche a fait mouche. Trop occupée à observer religieusement Gabriel Kreuther lui succéder, la cheffe ne prendra même pas la peine d'aller en salle apprécier son succès.