Nickel : sur les sites miniers du Nord, les travailleurs de la SLN dans l'incertitude

Entrée de la mine SLN Bernheim, au pied du massif du Kopeto, à Poya.
Mercredi soir, la décision de la province Nord de ne pas accepter le prolongement de deux mois de la garantie financière pour l’exploitation minière a entraîné la mise à l’arrêt des sites de la province. À Poya, dans le Nord de la Nouvelle-Calédonie, ce jeudi matin, les travailleurs sont inquiets pour leur avenir.

Au pied du massif de Kopeto à Poya, l’usine de laverie est à l’arrêt. En hauteur, même chose sur la mine Bernheim, les machines sont toutes à l’arrêt.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, à minuit pile, les cadres de services ont demandé aux salariés de garer les camions : il n’y a plus d’exploitation minière sur le site jusqu’à nouvel ordre. Et c’est la même chose pour les huit autres mines exploitées par la SLN, en province Nord. 

"Notre dernier bonjour ?"

À quelques pas, à la guérite d'entrée du site, quelques salariés discutent entre eux. L’ambiance est lourde. "On est inquiet pour l’avenir de l’activité, explique l’un d’entre eux. On est inquiet pour l’avenir de nos enfants."

Certains préfèrent plaisanter. "C’est peut-être notre dernier bonjour", sourit un employé en arrivant à sa prise de poste. Tous se demandent comment va se dérouler une journée sans exploitation. L’activité sera surtout consacrée à la mise en sécurité des équipements. 

La prise de service des employés de la mine SLN Bernheim à Poya.

Attentes des discussions

Tous attendent également les conclusions des discussions entre province Nord et SLN. Mercredi soir dans un courrier adressé à la direction de la SLN, le président de la province Nord, Paul Néaoutyine a expliqué refuser un prolongement de la garantie financière de l’industriel. Un prolongement de deux mois seulement et jugé insuffisant pour la province.

Ce matin, la SLN et son actionnaire principal, Eramet, ont présenté une durée de garantie de 12 mois. La réponse de Koné est attendue dans les prochaines heures. Mais les sites restent à l’arrêt en attendant.

Même dans ce contexte d’incertitude, les 300 salariés du site de Kopeto ont pris leur service ce matin… Mais dans le brouillard du petit matin, le bruit des machines a laissé place à un silence assourdissant.

Le reportage de Camille Mosnier et Nathan Poaouteta

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