Des huit hommes identifiés par la justice dans l’affaire des « Grands Frères », Noël Daufour (dit O’Neel) fait partie des trois derniers encore en détention à ce jour. Pour rappel, on lui reproche son implication dans une affaire d’association de malfaiteurs et de crimes et délits en bande organisée, en marge des mouvements sociaux de novembre 2021.
Pour ces faits, il a été placé en détention provisoire depuis plus d’un an. Toutefois, en raison de circonstances exceptionnelles, régies par l’article 148-5 du code de procédure pénale, il a bénéficié d’une autorisation spéciale du juge d’instruction lui permettant de se rendre aux côtés de sa petite fille atteinte d’une tumeur et hospitalisée au CHUM.
Impossible de former l'escorte policière
Or, l’administration pénitentiaire ne peut faire exécuter l’ordre en raison d’un manque d’effectif. En effet, il n’y a aucun agent disponible capable de former l’escorte du prévenu. De suite, les avocats de Noël Daufour se sont saisis du dossier. L’un d’entre eux, Juan Branco, a écrit au Préfet de la Martinique afin de débloquer rapidement la situation.
Dans sa lettre, après être revenu sur l’urgence de l’état de santé de la petite fille de trois ans, l’avocat qualifie cette situation d’ « humiliante, indécente, impropre à un Etat de droit. » Dans un style très emporté, l’avocat garantit aussi «la recherche de responsabilités pénales et administratives à chaque échelon de l’Etat dans le cas où cette situation venait à perdurer et mon client, du fait de ces défaillances, ou des omissions volontaires, retrouvait son enfant à l’état de cadavre, sans avoir pu l’accompagner en ces circonstances difficiles. »
De l’aveu de sources judiciaires, la question de la disponibilité des escortes policières est un problème récurrent en Martinique.