18 mois d'emprisonnement avec sursis pour l'incendie de la grande case du Sénat coutumier

18 mois de prison avec 3 ans de sursis probatoire. C'est la peine prononcée ce matin par le tribunal correctionnel de Nouvelle-Calédonie à l'encontre de l'incendiaire de la grande case du Sénat coutumier. Le président de l'institution salue un verdict "adapté". 
[MàJ] L'incendiaire de la grande case du Sénat coutumier a été présenté ce matin en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nouméa. L'audience s'est tenue dans une atmosphère extrêmement calme et c’est sans difficulté, mais non sans remord, que le prévenu, originaire de Paimboa à Ouégoa, a reconnu les faits. 
 

Contrariétés

Le cocktail de plusieurs contrariétés serait à l’origine de ce geste malheureux. D’abord une dispute avec sa compagne un peu plus tôt dans la soirée, ensuite une importante consommation d’alcool et enfin une colère latente contre le Sénat coutumier. Le jeune homme de 29 ans, qui vit au squat de Nouville avec sa famille, lui reprochait de ne pas avoir soutenu le raccordement du squat au réseau électrique. Il demandait également que la ville y organise la collecte des ordures ménagères. 
 

Préjudice moral

Selon sa défense, il n'y avait donc aucune portée symbolique dans la destruction par le feu de cette case, signe de l'union des 8 aires coutumières. Le Sénat coutumier s’était constitué partie civile en la personne d’Hippolyte Sinewami-Htamumu, sans avocat pour le représenter. 
Hippolyte Wakewi Sinewami-Htamumu

Le président de l’institution est allé lui-même à la barre pour expliquer son incompréhension face au préjudice, avant tout moral. Il a également exprimé son indignation alors que l'on « est en train de construire le pays de demain. » Il a ensuite appelé à l’indulgence pour l’accusé, père de 2 enfants dont un bébé de 2 mois, et au casier judiciaire vierge.
 

18 mois

Un message entendu par le tribunal, plus clément que l'avocat général. Il avait demandé trois ans de prison ferme. L'accusé a finalement écopé de 18 mois de prison assortis de trois ans de sursis probatoire, d'une obligation de soins pour traiter ses problèmes d'alcool, une obligation également de participer à des travaux d'intérêt général en contribuant à la reconstruction de l'édifice et une indémnisation de la partie civile dont le montant sera fixé le 28 septembre prochain. 
 

Verdict "adapté"

Après le prononcé du verdict, Hippolyte Sinewami-Htamumu, a fait état de sa satisfaction. Il a salué un verdict "adapté" qui sanctionne un acte réalisé sous le coup de "la colère", "de la frustration" et "de l'alcool". 

Ecoutez sa réaction au micro de Loreleï Aubry : 

Hippolyte Sinewami-Htamumu