Cyclones : après Haiyan, faut-il changer l'échelle de Saffir-Simpson ?

Le super typhon Haiyan a fait preuve d'une intensité jamais enregistrée jusqu'à ce jour causant, selon un bilan provisoire, la mort d'environ 10 000 personnes aux Philippines. Du coup, des scientifiques se demandent dans le journal Le Monde s'il ne faudrait pas modifier l'échelle de Saffir-Simpson.
Quand dans les années 70, l'ingénieur américain Herbert Saffir imaginait de classer les cyclones selon leur intensité, il n'avait probablement pas pensé qu'un typhon pourrait provoquer des vents allant jusqu'à 320 km/h aux Philippines. En 1971, Herbert Saffir avec Robert Simpson, alors directeur du National Hurricane Center en Floride mettent au point une échelle allant de 1 à 5 pour classer les cyclones, selon la puissance destructrice de leurs vents.

Classification des cyclones


L'échelle de Saffir-Simpson classe les cyclones en 5 catégories selon la force des vents maximum et l'ampleur des dégâts potentiels : 

Echelle de Saffir-Simpson 
 Classe Vents maximum compris entre
 1 118 et 153 km/h 
 2 154 et 177 km/h 
 3 178 et 209 km/h 
 4 210 et 249 km/h 
 5 Dépassant 249 km/h 

Catégorie des super-cyclones 
 

Ajouter une 6e catégorie ?

Selon le quotidien Le Monde, de plus en plus de responsables politiques et de scientifiques se demandent s'il ne faut pas désormais ajouter une 6e catégorie à ce classement. Après le passage de l'ouragan Sandy, fin octobre 2012, au large de New-York, l'ancien vice-président Al Gore a posé la question. Kerry Emmanuel, professeur au MIT (Massachussetts Institute of Technology), spécialiste des cyclones tropicaux estime quant à lui que cette échelle est obsolète.

Réchauffement climatique et intensité des cyclones

Mais derrière ce débat qui agite la communauté scientifique : ajouter ou pas un 6e échelon dans la classification des cyclones, se pose une question bien plus grave. Est-ce que le réchauffement climatique va provoquer des cyclones d'une intensité beaucoup plus forte ? Le lien semble en effet assez logique, explique Le Monde, car les cyclones, ouragans ou typhons se forment lorsque la surface des eaux des océans excèdent 26°C. De nombreux scientifiques s'accordent précisément à dire que les eaux des océans se réchauffent. La puissance d'Haiyan a été hors du commun car les eaux du Pacifique Nord étaient particulièrement chaudes.  

Le GIEC n'est pas catégorique

Toutefois, dans son dernier rapport rendu en septembre, précise Le Monde, le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) n'a pas été aussi catégorique sur le lien entre réchauffement climatique et une probable augmentation de l'intensité des cyclones. De nombreux scientifiques s'attendent pourtant à une recrudescence des cyclones de catégories 4 et 5 dans le siècle en cours.