En Nouvelle-Calédonie, le premier cas de zika autochtone a été diagnostiqué. 35.000 cas ont déjà été répertoriés en Polynésie française. Faut-il avoir peur du virus ?
Deuis la mi-novembre, le zika a fait son apparition en Nouvelle-Calédonie. Arrivé de Polynésie française, où une épidémie sévit depuis plusieurs mois, ce dernier n’avait pas été observé en Océanie depuis 2007.
Les symptômes du zika sont multiples mais précis : fièvre modérée (inférieure à 38°), douleurs musculaires et courbatures, yeux rouges, céphalées, éruptions cutanées avec une peau granuleuse et des plaques rouges.
"Les symptômes sont différents de deux de la dengue", insiste le docteur Jean-Paul, médecin inspecteur à la Direction des affaires sanitaires et sociales de la Nouvelle-Calédonie (DASS NC). "Les plaques rouges et la fièvre, qui est modérée, permettent de bien faire la différence".
En Polynésie française, plus de 35.000 cas de zika ont été diagnostiqués à ce jour. Ils représentent le principal motif de consultations dans les cabinets médicaux et les hôpitaux du pays.
Pour Pierre Follin, médecin généraliste à Papeete interrogé par Polynésie 1ère, chaque cas est spécifique. "Il y a un phénomène particulier : chacun fait son zika", explique-t-til.
48 000 cas estimés de dengue et de zika by 1ere-polynesie
A ce jour, aucune médication spécifique n’existe contre le virus du zika. Le traitement repose donc uniquement sur la gestion des symptômes, et le paracétamol est souvent le recours utilisé.
En l’absence de vaccins ou de traitement spécifique, la lutte anti-vectorielle avec la démoustication reste le seul moyen de prévention. En Océanie, c’est le moustique Aedes aegypti, qui est vecteur du virus.
En Nouvelle-Calédonie, le patient qui a été diagnostiqué comme porteur du premier cas de zika autochtone, résidait à Dumbéa et s’était rendu à Koné et Koumac entre la date de son incubation et son hospitalisation. Les communes dans lesquelles il s’est rendu - Koné, Koumac et Dumbéa - vont devoir mettre en place des mesures de lutte anti-vectorielle spécifiques. "Il s’agit entre autres d’essayer de tuer tous les moustiques adultes dans un périmètre de 100 à 150 mètres autour les lieux où le patient a séjourné", explique le docteur Grangeon.
En effet, une fois piquée par un moustique porteur du virus, la personne devient à son tour porteuse. Si un autre moustique, non porteur du virus, vient à la piquer, il se trouvera lui aussi porteur. C'est ce qui entraîne la propagation du virus.
Interview zika
En effet, une fois piquée par un moustique porteur du virus, la personne devient à son tour porteuse. Si un autre moustique, non porteur du virus, vient à la piquer, il se trouvera lui aussi porteur. C'est ce qui entraîne la propagation du virus.
Si la majorité des personnes ayant contracté le zika ne développent pas de complications particulières, celui-ci a tout de même provoqué en Polynésie française des complications neurologiques sévères avec plusieurs dizaines de patients atteints du syndrome de Guillain-Barré (SGB). Ce dernier provoque des paralysies, nécessitant parfois plusieurs semaines d’hospitalisation.
Le Bureau de veille sanitaire de Polynésie s’interroge aussi sur de possibles cas de récidives. Jusqu’ici, le virus zika était considéré comme immunisant pour la personne atteinte, comme le sont habituellement tous les arbovirus. Or, des patients précédemment atteints par le virus du zika le seraient à nouveau quelques semaines plus tard.
Le docteur Henri-Pierre Mallet, responsable du bureau de veille sanitaire à la Direction de la santé en Polynésie française et invité sur le plateau de Polynésie 1ère, revient sur les cas de récidives.
Zika le point sur l’épidémie by 1ere-polynesie
Le docteur Henri-Pierre Mallet, responsable du bureau de veille sanitaire à la Direction de la santé en Polynésie française et invité sur le plateau de Polynésie 1ère, revient sur les cas de récidives.
Zika le point sur l’épidémie by 1ere-polynesie
Pour le docteur Jean-Pau Grangeon, une nouvelle infection d’un patient ayant déjà été atteint par le virus du zika est exclue. "Après avoir contracté le virus, il y a immunité. Il s’agit donc uniquement de résurgences du virus", explique-t-il. "Il est cependant difficile de faire la différence entre une résurgence et une infection en termes de symptômes".
La Polynésie française est la deuxième grande épidémie de zika dans le monde. La première avait eu lieu en 2007, sur les îles Yap, en Micronésie. "Espérons que la Nouvelle-Calédonie ne sera pas la troisième", conclut le docteur Grangeon.
Pour le moment, on ne compte que 26 cas de zika importés de Polynésie française et un seul cas de zika autochtone sur le territoire calédonien.
Pour le moment, on ne compte que 26 cas de zika importés de Polynésie française et un seul cas de zika autochtone sur le territoire calédonien.