Jeunesse kanak : "La télé a remplacé la parole"

Après le saccage des sites miniers de Nakéty, difficile d'échapper à la stigmatisation pour les jeunes de Canala, en Nouvelle-Calédonie. Si on continue de s'interroger sur les raisons de la violence chez certains, on parle peu de ceux qui s'impliquent dans la vie sociale et économique. 
Après les récents incidents sur les sites miniers de Nakéty, la jeunesse délinquante fait à nouveau beaucoup parler d’elle. 
 
Pour Marie-Adèle Joredié, invitée du JT (30/01/14), il est d’abord important de ne pas considérer les jeunes comme une entité non définie. « La jeunesse, ce sont des enfants, nés quelque part, avec un nom, dans un lieu précis », explique-t-elle. 
 
La famille, l’école et la société doivent, selon elle, être au coeur de la discussion. « Ils sont ce que les parents en font. Ils sont ce que l’école en fait. » Marie-Adèle Joredié rappelle aussi les facultés et capacités de ces jeunes : « Ils sont aussi ce qu’ils font d’eux-mêmes. »
 
Elle déplore enfin l’invasion de la télévision, qui ne laisse plus aucune place à l’échange. « Les récits, les contes n’existent plus. La télé a pris la place de cette parole-là ». 

Marie-Adèle Jorédié, invitée du journal télévisé du 30 janvier 2014 from NC 1ère web on Vimeo.


Les jeunes de Canala se retrouvent souvent stigmatisés par l’image de délinquance véhiculée par certains d’entre eux. On parle rarement de celles et ceux qui s’impliquent dans leur commune. 

« La plupart des jeunes qui sont interpellés sont souvent originaires de Canala, donc on a tendance à généraliser », explique Biran Bene, jeune gérant d’une société de BTP. « Mais ce sont les jeunes de tout le territoire qui deviennent délinquants ». 
 
Technicienne agricole à la Direction du développement économique de la Province Nord, Elise Perenyon, exprime son incompréhension au départ devant le comportement de certaines jeunes. « C’est peut-être un cri au secours, je ne sais pas. On ne les a peut-être pas assez aidés pour comprendre la situation qu’on est en train de vivre ». 
 
Christian Machoro, responsable de l’équipe de football de Nakéty, souligne la responsabilité des parents : « Il faut que les parents s’occupent de leurs enfants jusqu’à l’âge de 18 ans ». 
 
Retrouvez le reportage en images de Brigitte Whaap et Jean-Noël Mero :

La jeunesse de Canala from NC 1ère web on Vimeo.