150e anniversaire de l'arrivée des déportés algériens en Nouvelle-Calédonie

Sonia Barket-Babois, calédonienne petite-fille de déporté algérien, lors de son "retour" en Algérie (photo extraite du film "les témoins de la mémoire" réalisé par Saïd Oulmi)
2106 "arabes" ont été exilés en Nouvelle-Calédonie entre 1864 et 1921. La "Caledoun" fête ce samedi le 150e anniversaire de leur arrivée au bout du monde. Des Calédoniens, descendants de déportés algériens, ont fait le voyage jusqu'en Algérie pour retrouver leur famille. 
Entre 1864 et 1921, 2106 "Arabes "pour reprendre la dénomination calédonienne ont été transportés, déportés ou relégués en Nouvelle-Calédonie. Plus exactement, 1822 condamnés aux travaux forcés y ont été transportés, 121 y ont été déportés en tant que condamnés politiques et 163 y ont été soumis à la relégation. (Voir la liste des déportés sur le site de la mairie de Bourail).

"Caledoun", ouvrage réalisé par deux auteurs calédoniens, Christophe Sand et Louis José Barbançon, sur l'histoire des arabes et des berbères en Nouvelle-Calédonie
 
A la fin du bagne, certains vont faire le chemin retour pour regagner l'Algérie, mais majoritairement les déportés vont s'installer en Nouvelle-Calédonie, principalement dans la région de Bourail. 
Exclus des lois qui permettent d'être exilés en étant accompagnés par leurs épouses, les "arabes" vont se marier avec des femmes d'origine européenne, kanak, asiatique...Ils obtiennent des concessions et s'enracinent dans la terre de Nouvelle-Calédonie, la "Caledoun"...

L'entrée du "cimetière des arabes" à Bourail

 

Pour célébrer 150e anniversaire de l’arrivée en 1864, des premiers déportés d’origine algérienne en Nouvelle-Calédonie, l’association des arabes de Nouvelle-Calédonie organise ce samedi, une journée de commémoration et de festivité a Nessadiou (Bourail). Cette manifestation sera notamment marquée par une "Fantasia", cette traditionnelle chevauchée de cavaliers du Maghreb...
 
Au programme également la projection d’un film, "Le retour". Ce documentaire de 52 minutes a été réalisé après la série de Said Oulmi "les témoins de la mémoire". Au début de cette aventure humaine extraordinaire,  la société de production a diffusé une adresse postale, des milliers de lettres ont alors été expédiées d'Algérie pour reprendre contact avec les "descendants oubliés" de Nouvelle-Calédonie. En tout plus  80 heures d’images et de nombreux témoignages ont été recueillis auprès de dizaines de familles en Nouvelle-Calédonie et en Algérie. Parmi ces témoignages émouvants, celui de Christophe Sand archéologue calédonien, d’origine algérienne. 
 

Christophe Sand (interrogé par Jean-Paul Treuil)

itv sand bourail



A écouter aussi, ce reportage réalisé par Daphné Gastaldi pour RFI en 2011, dans la "Vallée des Arabes" au moment de l'exposition Caledoun.
 
Autre témoignage celui de Sonia Barket-Babois qui a été profondément marquée par son retour aux sources en Algérie et par sa rencontre avec sa "famille de là-bas"...
 

Le reportage de Sheima Riahi et de Birgitte Whaap