L'Australie a tenté de sauver ses deux ressortissants, condamnés à mort en Indonésie pour trafic de drogue. Le gouvernement australien a demandé une enquête sur le procès, qui aurait été entaché de corruption. De son côté, Jakarta a confirmé lundi l'exécution imminente de neuf condamnés étrangers.
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L'Indonésie a confirmé lundi l'exécution dès cette semaine d'un groupe de neuf condamnés à mort étrangers pour trafic de drogue, rejetant des recours de dernière minute déposés par l'Australie et les Philippines.
L’Australie avait tenté de sauver deux de ses ressortissants, condamnés à mort par Djakarta pour trafic de drogue. Selon le gouvernement australien, le procès d’Andrew Chan et Myuran Sukumaran aurait été entaché de corruption.
Des médias australiens ont révélé les déclarations faites par Mohammed Rifan, un avocat installé à Bali, selon lesquelles il aurait accepté de verser des pots-de-vin équivalant à 1 million de roupies indonésiennes - soit environ 8.500.000 de francs CFP - aux magistrats en charge du dossier de Andrew Chan et Myuran Sukumaran. En échange de cette somme, les deux hommes devaient être condamnés à des peines de prison inférieures à vingt ans.
Mohammed Rifan a expliqué que des juges lui auraient alors dit avoir reçu des instructions provenant de leur hiérarchie et du gouvernement, afin de prononcer la peine capitale. Les juges auraient alors réclamé à l’avocat une somme d’argent plus élevée, que ce dernier n’était pas en mesure de verser, ce qui aurait fait échouer l’accord initial.
Ces allégations ont été qualifiées de « très sérieuses » par la ministre australienne des Affaires étrangères, Julie Bishop. Djakarta a de son côté immédiatement demandé que des preuves soient apportées.
L’avocat des deux Australiens avait annoncé lundi que le recours de dernière minute déposé auprès de la Cour constitutionnelle indonésienne devait être examiné par cette dernière. Cette annonce avait suscité l’espoir d’un report de l’exécution des deux Australiens, qui pourrait avoir lieu mercredi. La ministre australienne de la justice a toutefois déclaré avoir reçu lundi soir une lettre de son homologue indonésien informant de l'exécution imminente des deux ressortissants australiens.
Les proches des deux condamnés continuent d’appeler les autorités indonésiennes à la clémence, soutenus par le Premier ministre australien Tony Abbott et le président français François Hollande.
Condamné aussi pour trafic de drogue, le Français Serge Atlaoui a récemment obtenu un répit de la part des autorités indonésiennes.