Un nouveau statut pour mieux protéger les agriculteurs calédoniens

Le Conseil Economique, Social et Environnemental a donné un avis favorable au futur statut des agriculteurs de Nouvelle-Calédonie. Celui-ci devrait permettre à ce corps de métier de bénéficier de plus de reconnaissance et de protection sociale. 
Le Conseil Economique, Social et Environnemental a donné un avis favorable sur le futur statut des agriculteurs de Nouvelle-Calédonie. 
 
Avant l’adoption de ce statut, les membres de la commission de l’agriculture du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) ont auditionné quatorze partenaires : institutions, organismes ou encore des agriculteurs et mêmes des professionnels du secteur. L’objectif : lister les problématiques des agriculteurs, à travers différents exemples de terrain.  
 
L’autosaisine, qui doit permettre d’améliorer les conditions d’activités des exploitants sur l’ensemble du territoire, a été présentée la semaine dernière et adoptée à l’unanimité par les membres de la Commission de l’Agriculture. Le texte sera présenté dans le courant de l’année auprès des élus du Congrès.
 
Pour les 4.500 exploitants agricoles, que compte la Chambre d’agriculture de Nouvelle-Calédonie, il s’agit d’une petite révolution dans leur statut. 
 
« Aujourd’hui, un certain nombre d’agriculteurs qui travaillent à plein temps dans le secteur de l’agriculture n’ont pas de réelle protection sociale, ni un salaire décent », commente Didier Poidyaliwane, Président de la Commission de l’Agriculture de CESE. « Le projet d’autosaisine, c’est de faire un focus sur le statut de ces personnes qui vivent de l’agriculture. »
 
En Nouvelle-Calédonie, la problématique du statut des agriculteurs se pose en effet. Selon que ces derniers exercent leur profession par le biais d’une exploitation en société ou d’une exploitation individuelle, les enjeux professionnels, à commencer par la ouverture sociale sont différents. Dans leur majorité, les agriculteurs cotisent au Revenu Unifié d’Assurance Maladie et Maternité (RUAMM), mais de nombreux dispositifs manquent à l’appel, comme la question de la retraite agricole, le statut des conjoints et les prestations familiales.
 
La question de l’agriculture familiale et celle du statut du conjoint agriculteur, que rien ne sécurise encore pour le moment, se posent aussi. Car qu’advient-il du conjoint agriculteur en cas du décès de l’exploitant ? Le texte présenté permet de renforcer le statut déjà existant de l’agriculteur.  
 
« Les agricultures sont demandeurs d’avoir plus de reconnaissance de leur métier, plus de protection », explique Yannick Couete, Directeur de la Chambre d’Agriculture de Nouvelle-Calédonie. « Après, cela entend aussi des cotisations, donc il faut trouver le juste milieu entre le coût pour l’agriculteur et en face, la prestation perçue ». 
 
Cette nouvelle mouture doit également donner un coup de pouce à l’attractivité du métier. Depuis quelques années, la transmission du métier de génération en génération devient difficile, en raison des incertitudes liées à la profession d’agriculteur. Ce statut apporte donc une plus grande sécurité pour les agriculteurs calédoniens. « Ca peut aider la génération qui arrive derrière à être attirée par ce métier », Didier Poidyaliwane.
 
Ecoutez les propos de Didier Poidyaliwane au micro de NC1ère La Radio : 

ITW statut des agricultures calédoniens 290415