Vincent Bouvier: "l'Etat a réaffirmé sa position de partenaire"

Vincent Bouvier était ce vendredi midi l'invité de la rédaction radio de NC1ère. Le Haut-Commissaire de la République a réaffirmé la position de l'Etat comme partenaire de la Calédonie, et s'est réjoui de voir les politiques calédoniens choisir la voie du compromis...
"La République, ce n'est pas nier les divergences, c'est les aborder dans un esprit de compromis, de dialogue et de respect des valeurs qui font notre République", a affirmé Vincent Bouvier sur le plateau radio de NC1ère. Le Haut-Commissaire de la République a fait longuement le point sur le Comité extraordinaire des Signataires qui a pris place il y a deux semaines à Paris. Pour lui, "il était important que le Premier ministre soit présent et réaffirme l'engagement de l'Etat au service de la Calédonie, et aussi son implication personnelle, en tant que Premier ministre, dans le dossier calédonien".
Interrogé sur la posture de l'Etat dans le dossier calédonien, jugée "socialiste et pro-indépendantiste" par certains non-indépendantistes, Vincent Bouvier a répondu qu'il ne croyait pas que  "l'Etat soit jamais allé trop loin dans le sens indépendantiste; sa position est d'être un partenaire, et de favoriser un choix qui n'appartient qu'aux Calédoniens. Mais sans doute fallait-il réaffirmer cette position", termine-t-il... S'agissant de la question des corps électoraux, qui représentait le coeur des débats de ce Comité extraordinaire des Signataires, le Haut-Commissaire a été très clair:
 

"Pour le réferendum, 80 à 85% des électeurs n'auront pas à faire de démarche volontaire pour être inscrits"

"Pour le referendum, on s'est mis d'accord sur une extension de l'inscription d'office à certains électeurs: pourront être inscrits d'office, les électeurs admis à participer à la consultation de novembre 1998, les électeurs de statut civil coutumier, et, catégorie nouvelle pour l'inscription d'office, les électeurs nés en Calédonie et déjà inscrits sur les listes électorales provinciales. Donc, au total, 80 à 85% d'électeurs n'auront pas à faire de démarche volontaire pour être inscrits". L'écueil était bien la liste pour les provinciales, qui servira de support aux inscriptions automatiques pour la constitution du corps électoral de sortie de l'Accord : "Les personnes présentes entre 1988 et 1998 devaient-elles aussi être inscrites sur la liste électorale générale, c'était ça le fond du débat, qui opposait indépendantistes et non-indépendantistes, et qu'il fallait trancher, car ça compromettait la sérénité nécessaire sur la discussion de la sortie de l'accord. Ce qui a été décidé, c'est de faire un état des lieux très précis des électeurs concernés pour cette période 1988-1998, et des personnes arrivées après 1998, qui auraient été indûment inscrites, le tout sous l'autorité d'experts de confiance. On refera ensuite un point au prochain comité des signataires, en novembre".
 

"Les partenaires politiques ont choisi la voie du compromis"

Vincent Bouvier salue le travail de l'ensemble des forces politiques calédoniennes: "les partenaires ont voulu poser le problème, et ont choisi la voie du compromis, celui d'une solution équitable pour cette catégorie d'électeurs". Après le Comité des Signataires, il était l'heure de se retrousser les manches. C'est chose faite, au sein de comités de pilotages qui prennent place au Haut-Commissariat:  "Nous travaillons également, avec les partenaires politiques, dans les comités de pilotage, sur les amendements à apporter à la loi organique - que je ferai ensuite remonter à Paris". Le Haut-Commissaire estime que "il ne faut pas perdre de temps, car les échéances de sortie de l'Accord approchent". La position de l'Etat français pourrait-elle être fragilisée par l'ONU? Non, car "la position de l'Etat, c'est que c'est aux Calédoniens de décider, dans la paix, et le respect des droits des personnes. Cela ne va pas à l'encontre de la charte des Nations-Unies".
 

Une plate-forme spécifique à l'Océanie lors de la conférence sur le climat

Enfin, Vincent Bouvier a fait le point sur la place de la Calédonie et plus largement, de l'Océanie, au sein de la conférence sur le climat qui doit prendre place en fin d'année à Paris: "Il y a une acuité particulière du réchauffement climatique dans l'Océanie. Le choix de l'Etat français est donc bien de présenter une plate-forme spécifique à l'Océanie qui puisse alimenter les débats de ce sommet parisien".


Retrouver l'intégralité de l'interview de Vincent Bouvier par Michel Voisin