Excédé par certains hommes politiques australiens qui utilisent de l'argent public à des fins privés, un père de famille a demandé aux hommes politiques de lui payer ses vacances.
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Depuis la démission contrainte de la présidente du Parlement, Bronwyn Bishop, pour avoir utilisé de l'argent public pour plusieurs déplacements privés, les révélations se multiplient. Cela donne des idées à Stephen Callaghan : ce père de famille veut, lui aussi, partir en vacances sans payer de sa poche.
Âgé de 48 ans, ancien chauffeur routier, Stephen Callaghan s'occupe désormais de ses trois filles. Sa femme travaille comme maîtresse d'école. Cela fait trois ans qu'ils ne sont pas partis en vacances, mais cette année, ils tiennent à aller voir Uluru en famille.
Coïncidence ou non, c'est à Uluru, dans le désert, que Tony Burke, membre du parti travailliste, a emmené sa famille. Un séjour de 12 000 dollars financé par des fonds publics, tout comme le voyage à Perth effectué par le ministre des Finances, Joe Hockey, qui a coûté 8 000 dollars aux contribuables. Quant au ministre de l'Éducation, Christopher Pyne, il s'est rendu à Sydney avec trois membres de sa famille pour plus de 5 000 dollars. À chaque fois, ces responsables politiques se défendent en expliquant qu'ils ont travaillé lors de ces séjours.
Des explications qui ne suffisent pas à Stephen Callaghan :
"Je pense qu'on a toujours su que les hommes politiques abusaient du système en programmant des rendez-vous douteux juste pour pouvoir aller voir un match de football, mais je n'imaginais pas qu'ils baladaient leur famille dans tout le pays à nos frais."
En réponse, le père de famille a donc lancé une campagne de financement participatif sur Internet, demandant aux hommes politiques de lui permettre de passer quelques jours à Uluru avec sa femme et ses trois filles :
"Je reçois quelques messages sympas et quelques dons d'internautes. Mais je voulais vraiment viser les hommes politiques. Je leur ai tous envoyé des courriels, des tweets, et je leur ai demandé de faire des dons pour permettre à ma famille de passer des vacances subventionnées."
Clive Palmer, homme politique et magnat minier multi-millionnaire, ne compte pas aider Stephen Callaghan à payer ses vacances, mais il dit comprendre sa colère :
"Ce qui est vraiment décevant, c'est que vous voyez que le parti libéral et le parti travailliste ne se soutiennent que lorsqu'il s'agit des indemnités des hommes politiques. C'est incroyable. C'est vraiment décevant, vous savez. Ça veut dire qu'ils sont pareils."
En annonçant la démission de la présidente du Parlement, le Premier ministre, Tony Abbott, avait déclaré que Bronwyn Bishop n'était pas en tort, que le problème, c'était le système des indemnités parlementaires. Il a appelé à une réforme du mécanisme.
Ajoutons que le Parlement a élu, aujourd'hui, son nouveau président : il s'agit de Tony Smith, un député conservateur du Victoria.