La Nouvelle-Zélande suspend son aide à Nauru

Wellington a mis sa menace à exécution : la prochaine tranche d'aide ne sera pas versée, pour le moment, en raison des inquiétudes persistantes concernant les dérives antidémocratiques du gouvernement.
Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Murray McCully, l'a annoncé à la radio nationale néo-zélandaise :
 
« L'aide que l'on verse au système judiciaire atteint environ 1,1 million de dollars par an. Elle est versée en quatre fois durant l'année. Comme vous le savez, les problèmes concernant le secteur judiciaire et le respect des droits de l'homme à Nauru font l'objet de discussions depuis des mois, maintenant, et on n'a tout simplement pas été capable de résoudre la situation. J'ai donc demandé au ministère de mettre le programme actuel en attente. »
 
Les dérives dénoncées par la Nouvelle-Zélande sont nombreuses : le renvoi, puis l'arrestation de la plupart des députés de l'opposition, l'annulation du passeport d'un autre député, l'expulsion des magistrats étrangers, mais aussi la censure de certains sites Internet, dont Facebook, et des soupçons de corruption qui portent sur plusieurs membres du gouvernement… 
 
En juillet dernier, Murray McCully s'était entretenu directement avec le président de Nauru, Baron Waqa. Il a aussi rencontré le ministre de la Justice, David Adeang. « Je leur ai dit clairement que nous étions très réticents à retirer notre aide, et même à simplement la suspendre, mais lorsque le système que l'on finance est une grande partie du problème au lieu d'être une grande partie de la solution, on n'a pas tellement le choix », explique le ministre néo-zélandais.
 
Les autres aides, plus modestes, que Wellington verse à Nauru ne sont pas remises en question.