Australie : les représentants aborigènes interpellent le nouveau Premier ministre

Les représentants des peuples aborigènes demandent à rencontrer au plus vite le nouveau Premier ministre, Malcolm Turnbull.
En Australie, les représentants aborigènes ont interpellé le successeur de Tony Abbott, le nouveau Premier ministre, Malcolm Turnbull. Ils demandent un rendez-vous avec lui pour traiter de la question des inégalités. Un domaine dans lequel il reste encore beaucoup à faire.
Le Congrès national des Premiers Australiens a écrit à Malcolm Turnbull pour lui demander d'organiser rapidement un rendez-vous. Son prédécesseur, Tony Abbott, s'était octroyé le titre de Premier ministre des Affaires indigènes, mais il reste beaucoup à faire, estiment les représentants des peuples aborigènes.

L'ancien Premier ministre l'a d'ailleurs reconnu dans son dernier discours, il avait encore du travail à faire pour réduire les inégalités :
 
"Faire en sorte que les enfants aillent à l'école, les adultes au travail et que les communautés vivent en sécurité. J'étais le premier dirigeant australien à passer une semaine par an au sein d'une communauté aborigène isolée, et j'espère ne pas être le dernier."
 
Lors de son mandat, Tony Abbott a changé le système de financement des associations et organisations qui viennent en aide aux populations autochtones. Une réforme désapprouvée par la grande majorité des personnes concernées.
Pour Les Malezer, du Congrès national des Premiers Australiens, Tony Abbott part en laissant une situation en chantier :
 
"Je ne veux absolument pas critiquer l'ancien Premier ministre, mais vous savez comment c'est quand quelqu'un part en laissant un travail à moitié fini. S'il arrive et qu'il construit la moitié d'une maison, les gens ne peuvent pas vivre dedans, ils ne peuvent pas y survivre. Et ensuite, si quelqu'un d'autre arrive et veut être le nouveau propriétaire, il va probablement vouloir quelque chose de totalement différent. Ce qu'on a vu en matière d'affaires autochtones et au cours des 200 dernières années, c'est que chaque changement de gouvernement signifie que, tout d'un coup, il faut tout recommencer et construire à nouveau, et cela, indéfiniment. Malcolm Turnbull est le 5e Premier ministre en 5 ans, vous vous rendez compte de la pression que ça met sur les gens qui essaient de survivre dans un environnement politique vraiment bizarre."
 
Les Malezer espère surtout que Malcolm Turnbull sera prêt, lui aussi, à « suer sang et eau » pour que les Aborigènes soient reconnus dans la Constitution, comme l'a promis Tony Abbott.

L'ancien Premier ministre s'était entouré de conseillers aborigènes, dont Warren Mundine, un de ses amis. Ce dernier affirme que Tony Abbott s'impliquait beaucoup malgré ses erreurs :
 
"Parfois, j'avais l'impression d'être comme Job, de la Bible. Vous savez, la mise à l'épreuve… Il aimait bien vous tester. Et il y a parfois fait des commentaires vraiment stupides, bêtes. Mais il a révolutionné les choses en mettant le gouvernement à l'écart, en réduisant le nombre de contrôles des programmes de 150 à 5 - ce qui a grandement réduit le nombre de bureaucrates qui se marchent dessus dans les communautés aborigènes."
 
Pour le moment, on ne sait pas qui sera chargé des Affaires indigènes au sein du gouvernement de Malcolm Turnbull. Le nouveau Premier ministre a réuni l'ensemble de l'équipe de Tony Abbott pour savoir qui était prêt à le suivre. Les nouveaux ministres ne devraient pas être connus avant ce week-end.