Le président du Vanuatu, Baldwin Lonsdale, a annoncé mardi la dissolution du Parlement, ce qui aura pour conséquence la tenue d'élections anticipées. Le but est de sortir de l'impasse politique dans lequel se trouve le pays depuis plusieurs semaines.
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Sortir de l'impasse politique : c'est le but du président du Vanuatu, Baldwin Lonsdale. Il a annoncé, mardi, la dissolution du Parlement, ce qui entraîne la tenue d'élections anticipées.
Il n'y a eu qu'une seule session parlementaire cette année, au Vanuatu, et depuis plusieurs semaines, il semble que le pays soit à l'arrêt. Début octobre, 14 députés et ministres ont été reconnus coupables de corruption. Il y a un mois, ils ont été condamnés à de la prison. Des peines confirmées en appel vendredi dernier.
Le Premier ministre, Sato Kilman, a reconstitué un gouvernement, en remplaçant les élus condamnés par d'autres membres de la majorité. Mais au Parlement, le changement se fait sentir : l'opposition contrôle les deux tiers des sièges restants.
Les prochaines élections devant se tenir dans un an, le président vanuatais a demandé aux deux camps de s'entendre et de former un gouvernement d'union nationale qui serait chargé de diriger le pays ces prochains mois. Mais le Premier ministre a rejeté cette demande et devant cette impasse, Baldwin Lonsdale provoque donc des élections anticipées. Les précisions de Dan McGarry, journaliste au Vanuatu Daily Post :
"Plutôt que de laisser l'archipel dans une situation conflictuelle, où les partis politiques ne cessent de s'affronter, Baldwin Lonsdale a décidé qu'il était préférable de faire table rase, de revenir à zéro et d'organiser de nouvelles élections."
Il y a aussi une raison financière à cette décision : des élections anticipées coûtent moins cher que l'organisation d'élections partielles, suivies d'élections générales quelques mois plus tard.
Mais l'opposition dénonce ce choix du président Lonsdale. Plusieurs élus ont l'intention de contester la dissolution du Parlement devant la justice. Leur principale préoccupation, c'est le budget 2016, affirment-ils. Certains services publics vont bientôt manquer de fonds, et alors que la sécheresse frappe l'archipel, qui ne s'est pas encore remis du passage du cyclone Pam, il est nécessaire d'organiser une nouvelle session parlementaire, selon eux.
Si la dissolution du Parlement n'est pas annulée par la justice, les élections devront se tenir courant janvier (entre 30 et 60 jours après la dissolution). D'ici là, Sato Kilman reste le Premier ministre du Vanuatu.