Cynthia Ligeard: "c'est bien si les enfants du pays peuvent prioritairement intégrer la fonction publique"

Cynthia Ligeard, membre du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, en charge de la fonction publique
Mardi, deux projets de loi de pays sur l'emploi local dans la fonction publique et l'intégration des contractuels ont été adoptés par le gouvernement de Nouvelle-Calédonie. Cynthia Ligeard, membre du gouvernement en charge de la fonction publique, revient sur le contenu de ces textes.
Mardi, deux textes importants pour la fonction publique, et attendus de longue date, ont été adoptés à l'unanimité au gouvernement. Les deux projets de loi de pays portent sur la promotion de l'emploi local dans la fonction publique et l'intégration des contractuels. 
 
"Après le texte sur l'emploi local dans le secteur privé, finalement, il n'y a rien de révolutionnaire", commente Cynthia Ligeard, membre du gouvernement, en charge de la fonction publique, et invitée sur le plateau de NC1ère Radio. "Le principe, c'est de mettre en oeuvre le principe de préférence locale pour l'accès à l'emploi public en Nouvelle-Calédonie". 
 
Comme pour le secteur privé, les critères retenus pour définir la préférence sont la citoyenneté et une durée de résidence suffisante. "On va réserver des emplois à des gens qui sont citoyens calédoniens ou qui sont installés en Nouvelle-Calédonie depuis une durée suffisante". 
 
Ecoutez les propos de Cynthia Ligeard, qui répondait aux questions de Caroline Moureaux sur le plateau de NC1ère la Radio (journal de midi, mercredi 9 décembre 2015) : 

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D'après Cynthia Ligeard, donc, "dans la pratique", ces deux textes ne changeront pas la situation actuelle de la fonction publique. 
 
"Aujourd'hui, les emplois sont ouverts ici, en Calédonie et quand on a des Calédoniens qui peuvent y postuler, ils y sont", rappelle-t-elle. "Je ne vois pas en quoi cela va vraiment révolutionner les choses immédiatement". 
 
Pour le membre du gouvernement, ces projets sont importants car ils soulignent l'engagement pris au moment de l'Accord de Nouméa. "Ça fait partie des signes importants que les signataires ont voulu renvoyer à la population, donc il fallait tenir la parole", explique Cynthia Ligeard. 
 
Regardez l'intervention de Cynthia Ligeard, des images de Bernard Lassauce et Nicolas Fasquel pour NC1ère : 

 

De manière plus concrète, les projets de loi de pays doivent mettre en place trois niveaux de préférence en faveur des citoyens calédoniens ou de toute personne justifiant d'une durée suffisante de résidence sur le territoire. 
 
"La volonté, c'est d'instaurer véritablement une préférence locale pour notre fonction publique", insiste Cynthia Ligeard. "La question n'est pas de se refermer sur soi-même. La question est de dire qu'au moment, où nous, Nouvelle-Calédonie, avons de plus en plus de compétences à exercer, nous avons besoin d'une fonction publique compétente, forte et qui s'approprie réellement les sujets. Donc c'est bien si les enfants du pays peuvent prioritairement intégrer cette fonction publique". 

Plus le poste sera qualifié, plus la restriction sera faible, allant jusqu'à une absence de restriction pour les postes difficiles à pourvoir au niveau local. De l'autre côté de l'échelle, pour les postes les moins qualifiés, une durée minimum de dix ans sur le territoire calédonien sera exigée pour pouvoir y accéder. Et entre ces deux extrêmes, différentes durées de résidence sont définies en fonction de la qualification du poste. 
 
"Aujourd'hui, si je prends l'exemple de la catégorie C, en réel, on doit être à peu près à 55% de citoyens calédoniens dans les fonctionnaires de catégorie C, en Nouvelle-Calédonie", souligne Cynthia Ligeard. "Demain, lorsque nous ouvrirons des concours, la part réservée aux citoyens calédoniens et aux personnes durablement installées sera au minimum de 90%". 
 
Ecoutez les propos de Cynthia Ligeard, qui répondait aux questions de Caroline Moureaux sur le plateau de NC1ère la Radio (journal de midi, mercredi 9 décembre 2015) : 

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La membre du gouvernement rappelle toutefois que cette priorité locale doit aller de pair avec "une montée en puissance dans la compétence et la formation". La situation prévue par les textes n'est cependant pas figée et pourra nécessiter des réajustements.

"Nous avons prévu, dans le projet de loi du pays, de procéder à une évaluation après cinq ans", commente Cynthia Ligeard. "Il faudra à ce moment, avec le recul, pouvoir juger à quel niveau on en est dans le recrutement local effectif". 
 
"Imaginons qu'au bout de cinq ans, sur ces postes réservés, on n'a pas assez de candidats", explique la membre du gouvernement. "Il faudra bien ajuster à un moment ou à un autre."
 
Regardez l'intervention de Cynthia Ligeard, des images de Bernard Lassauce et Nicolas Fasquel pour NC1ère :