Vanuatu : les élus condamnés pour corruption bannis de la vie politique pour 10 ans

Moana Carcasses quittant la Cour Suprême du Vanuatu, en novembre 2015
Les quinze députés vanuatais condamnés pour corruption il y a deux mois se sont vus interdire l'exercice de tout activité politique pendant dix ans.
Une nouvelle sanction tombe pour les 15 députés vanuatais condamnés pour corruption il y a deux mois : la Cour suprême leur interdit d'exercer la moindre activité politique ces dix prochaines années.
 
Décision fondée sur le code de conduite des hautes autorités de la constitution de l'archipel : une personne condamnée à au moins deux ans de prison peut être exclue de la vie politique. Parmi les 15 députés concernés par cette décision de la Cour suprême, il y a l'ancien ministre des Finances, Willie Jimmy, qui n'a pourtant pas été condamné à de la prison ferme. Seul élu à avoir plaidé coupable, il a écopé de 20 mois de prison avec sursis. Les 14 autres députés, dont l'ancien vice-Premier ministre, Moana Carcasses, ont été condamnés à des peines de 3 à 4 ans de prison.
 
Ces hommes politiques ne pourront donc pas participer aux prochaines élections, le 22 janvier. La date a été annoncée hier, deux semaines après la dissolution du Parlement par le président, Baldwin Lonsdale. Mais on n'est pas à l'abri d'un nouveau rebondissement : 24 anciens députés de l'opposition ont attaqué la décision du président vanuatais, qui sera entendu ce jeudi par la justice. 
 
Les précisions de Dan McGarry, du Vanuatu Daily Post :
 
"Tout dépend de la décision de la cour jeudi. C'est impossible de prédire ce qui va se passer au plan politique au Vanuatu… L'opposition suggère que le président pourrait avoir le droit de dissoudre le Parlement, mais que le calendrier fait que ce n'est pas opportun, ce serait à proprement parler du gâchis."
 
Ce que l'opposition affirme, notamment, c'est que l'archipel n'est pas en mesure d'organiser des élections dans un mois et demi. Le Parlement n'a siégé qu'une fois cette année et n'a pas pu se réunir pour voter le budget. Dan McGarry :
 
"La situation actuelle est un peu perverse. Le directeur général des élections est venu nous voir et il nous a dit, en gros, que le seul moyen d'obtenir le budget nécessaire à la tenue de ces élections est de réunir le Parlement, mais le Parlement a été dissous et c'est la raison pour laquelle nous avons ces élections anticipées."
 
À propos d'argent, les députés condamnés pour corruption n'auraient pas tout perdu, selon le correspondant au Vanuatu de la radio nationale néo-zélandaise : ils auraient reçu leur indemnité de fin de mandat, soit 50 000 dollars, comme l'ensemble des membres du Parlement (52 au total).