Depuis quatre mois, l’eau est un luxe pour les habitants de Sakomoto. La Calédonienne des eaux a coupé l’eau pour factures impayées. L’absence en eau potable pose de graves problèmes sanitaires dans ce squat de la ville de Nouméa.
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Karl et sa femme vivent à Sakamoto depuis 2001. Ils sont parents de sept enfants, dont un en bas âge. Depuis quatre mois, ils s’organisent au quotidien pour pallier l’absence en eau potable. Seul un petit trou sert aux habitants, en particulier aux enfants, pour aller se rafraîchir.
En raison de factures impayées de la part de certains habitants du squat, la Calédonienne des eaux a coupé l’eau pour tous. Si certains des habitants sont en règle, le problème est que toutes les habitations sont reliées à un compteur général.
La famille de Karl utilise le même point d’eau pour les toilettes, la vaisselle et même pour la douche. La situation pose de graves problèmes sanitaires, surtout en cette période de forte chaleur.
"Là, c'est pour le bain du petit", explique Karl. "On prend de l'eau en bas, on fait bouillir un peu et voilà. On garde des bidons à côté pour faire le café et pour l'eau chaude".
Le point d’eau utilisé par la famille sert ainsi d’abreuvoir pour les chiens, et même aussi pour les rats.
Ecoutez les propos de Karl au micro de Malia Noukouan pou NC1ère La Radio :
ITW Kalr 101215
Plus haut, dans une autre maison de fortune, vivent Pétélo et Télésia, un couple retraité âgé d’une soixantaine d’années. Deux fois par semaine, leurs enfants les ravitaillent en eau, et leur ont aussi acheté une cuve.
"Si mon fils n'amène pas d'eau, je ne sais pas comment on pourrait faire", soupire Télésia.
Ecoutez les propos de Télésia au micro de Malia Noukouan pour NC1ère La Radio :
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A Sakamoto, une centaine de personnes attend d’être relogée dans le cadre du projet d’éco-quartier de la Ville. Mais ce que les habitants espèrent avant tout c’est qu’en cette période de sécheresse l’eau coule à nouveau. Contactée le Centre communal d'action social (CCAS) de Nouméa et la Calédonienne des eaux ne se sont pas encore exprimés sur le sujet.
La municipalité de Nouméa a indiqué qu’elle allait recueillir, dans le courant de la semaine, les informations relatives aux impayés du squat Sakamoto à la CDE et se rendre sur place pour évaluer la situation.
Selon les informations dont nous disposons, le montant des factures impayées s’élèverait à plusieurs centaines de milliers de francs CFP. Ces factures en souffrance seraient dûes par des anciens habitants du squat déjà relogés ailleurs.
Et à Sakamato, il n'y a pas que les habitants qui souffrent de l'absence d'eau.
Chantal Coet-Gateau, la présidente de la SPANC, s'alarme du sort des animaux qui vivent dans le squat. "Nous avons été alertés il y a quelques jours et nous avons remué un peu ciel et terre", commente-t-elle. "Déjà les personnes n'ont pas l'eau courante, il y a un trou d'eau dans lequel les enfants vont se rafraîchir, mais aussi les chiens et même les rats. Ce qui veut dire que la leptospirose peut être là et peut être attrapée par les enfants, et aussi par les chiens".
Ces derniers risquent de mourir non seulement de soif, mais aussi des conséquences de cette maladie, qui entraîne chez ces animaux de terribles souffrances. "La leptospirose est une maladie très grave", rappelle la présidente de la SPANC.
Ecoutez les propos de Chanbtal Coet-Gateau au micro d'Isabelle Peltier pour NC1ère La Radio :
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